Saison deux
Voilà. Nous y sommes. Quatre ans après un départ violent et sauvage qui aurait dû le disqualifier à jamais, Donald Trump est bel et bien de retour à la Maison Blanche. Lundi 20 janvier, au fil d’une cérémonie au cours de laquelle il a affiché un air sombre, des manières rustres, une masculinité décomplexée, prononcé des discours décousus et répété des promesses radicales, il a officiellement été investi 47e président des Etats-Unis, en grande pompe et en famille. A ses côtés sur cette image, son épouse, Melania, sa fille Ivanka et deux de ses fils, le barbu Eric et le glabre Barron.
Orange ! Ô désespoir !
Pour l’occasion, Donald Trump avait délaissé son habituelle cravate rouge, mais n’avait rien perdu de ses couleurs. De fait, sa peau est apparue plus orangée encore qu’il y a quatre ans. Ce qui nous permet de rappeler, pour le plaisir, qu’en 2018 un ancien assistant du président américain révéla dans un livre que la défaillance d’une cabine UV installée à la Maison Blanche avait provoqué le licenciement sur-le-champ du technicien incriminé.
Canotier de sauvetage
Melania Trump quant à elle s’était parée d’un couvre-chef des plus hostiles et ténébreux. En l’occurrence, le modèle en question, signé du créateur Eric Javits, s’inspire de ce que les Américains appellent boater hat et que nous nommons, nous, canotiers. Plat et rond, fait en paille pour les hommes et dans toutes les matières envisageables pour les femmes, le canotier avait à l’origine pour fonction de protéger du soleil les membres de l’équipage des canots. Aujourd’hui, et par temps gris, il reste utile pour tenir à distance les malotrus.
Bibi love
Ivanka Trump avait pour sa part choisi un couvre-chef d’un tout autre genre. Rond, plat, désaxé, celui-ci est ce qu’on appelle un bibi. Apparus pendant la seconde guerre mondiale, les bibis marquaient à l’époque le désamour pour les modèles imposants et extravagants, en vogue avant guerre. Plus discrets, modestes et pratiques au quotidien, ils incarnaient une forme de décroissance chapelière et étaient même alors considérés comme l’apanage des femmes raisonnables et vertueuses. Comme quoi.
Attitude cavalière
En levant victorieusement le bras droit, Eric Trump n’a provoqué, contrairement à Elon Musk, aucune polémique. Mais il a dévoilé le poignet de sa manche de chemise. En l’occurrence, un poignet mousquetaire nous permettant de faire un petit point historico-textile. Ce type de poignet, apparu au XVIIIe siècle, est devenu un attribut des militaires et cavaliers armés de mousquets. Très à cheval sur le style, moins sur le confort, ces mousquetaires faisaient tenir leurs poignets par d’imposants rubans de couleur. Eric Trump a préféré les boutons de manchette. Difficile de lui donner tort sur ce point.