- Sébastien Lecornu a évoqué dans une interview ce samedi 21 juin au « Parisien » la menace nucléaire iranienne.
- L’Iran, assure le ministre des Armées, « dispose des différentes pièces pour une bombe nucléaire ».
- Il explique s’appuyer sur des éléments détaillés fournis par les services de renseignements.
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Faut-il vraiment redouter une accession rapide de l’Iran à l’arme nucléaire ? Pour le ministre des Armées Sébastien Lecornu, la réponse à cette question est limpide. « Nos services de renseignement français produisent des analyses qui nous permettent de certifier que l’Iran dispose bien des différentes pièces pour une bombe nucléaire »
, a-t-il confié ce samedi dans une interview donnée au Parisien
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Des outils à disposition du régime iranien
Entre Israël et l’Iran, « c’est déjà la guerre »
, a lancé le représentant du gouvernement, avant de détailler les éléments dont dispose la France au sujet du programme nucléaire militaire iranien. Les pièces nécessaires, a souligné le ministre, sont de différentes natures, à commencer par « l’uranium, qu’on enrichit entre 5 et 10% pour un réacteur nucléaire civil »
. Sur ce point, l’Iran « détient un stock important d’uranium
enrichi à 60%
, ce qui n’a pas d’usage civil »
. Certes, « 60%, ça ne suffit pas pour faire une tête nucléaire »
, a poursuivi Sébastien Lecornu, « mais ce stock, une fois réenrichi à 90% et passé de l’état gazeux à l’état métallique, permettrait de fabriquer près de dix bombes ».
Les autres éléments indispensables se rapportent à « la partie balistique, les missiles »
. Et là aussi, met en garde le ministre, l’Iran est à prendre au sérieux. « La nouveauté, c’est que le régime iranien (…) a déjà tous ces outils et pourrait pousser en quelques jours l’enrichissement à 90% s’il le décidait. Au fond, l’Iran a toujours su dissuader, en quelque sorte, sans avoir la bombe. La maîtrise des seuils lui permet de jouer un jeu stratégico-diplomatique d’escalade ou de désescalade dans son programme. »
Au cours de cet entretien, Sébastien Lecornu a estimé que l’établissement d’un dialogue entre les belligérants était crucial. Sa crainte ? « L’enlisement. La guerre qui durerait, qui n’aurait pas un résultat efficace et durable sur le programme nucléaire, et qui pourrait faire basculer tout le Moyen-Orient dans le chaos. »
Ce « scénario à redouter »
, la France veut l’éviter. Voilà pourquoi, dit le ministre des Armées, « le président de la République appelle aux négociations. Rappelons que ce programme nucléaire avait déjà reculé dans le passé grâce à la diplomatie française. »