« C’est une question de fierté nationale » : l’Iran n’abandonnera pas son programme nucléaire et notamment l’enrichissement d’uranium malgré les dommages causés à ses installations par les frappes américaines, a déclaré lundi 21 juillet le ministre iranien des affaires étrangères, Abbas Araghtchi.
« Il a été arrêté parce que, oui, les dommages sont graves et sérieux. Mais il est évident que nous ne pouvons pas renoncer à l’enrichissement, car il s’agit d’une réalisation de nos propres scientifiques », a-t-il déclaré dans l’émission de Bret Baier sur la chaîne américaine Fox News. Pour le chef de la diplomatie iranienne, tout futur accord sur le nucléaire devra contenir le droit à l’enrichissement.
Les propos du ministre interviennent alors que l’Iran va tenir de nouvelles discussions sur son programme nucléaire avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni vendredi à Istanbul.
Interrogé pour savoir si de l’uranium enrichi a pu être sauvé malgré les bombardements, Abbas Araghtchi a répondu n’avoir pas « d’informations détaillées » là-dessus mais que l’agence atomique iranienne s’efforce « d’évaluer ce qui s’est exactement passé avec notre matériel nucléaire, notre matériel enrichi ».
En soutien à l’offensive de 12 jours d’Israël contre l’Iran, les Etats-Unis ont bombardé le site souterrain d’enrichissement d’uranium de Fordo, au sud de Téhéran, et des installations nucléaires à Ispahan et Natanz (centre) le 22 juin. L’état du programme nucléaire iranien fait, depuis, l’objet de nombreuses interrogations.
Téhéran ouvert à des discussions indirectes avec Washington
Le président américain, Donald Trump, a réaffirmé samedi que les frappes américaines avaient « complètement anéanti » les trois sites ciblés et menacé de bombarder à nouveau l’Iran s’il reprenait son programme d’enrichissement.
Le ministre des affaires étrangères iranien s’est néanmoins dit « ouvert » à des discussions indirectes avec Washington, « mais pas directes pour le moment ». Les deux pays ayant eu plusieurs rounds d’échanges avant les frappes américaines. L’Iran était prêt à « prendre des mesures de confiance pour prouver que son programme nucléaire est pacifique » en échange d’une levée des sanctions américaines, a assuré le chef de la diplomatie iranienne.
Abbas Araghtchi a, par ailleurs, affirmé que le programme de missiles se poursuivait. « Il nous reste bon nombre de missiles afin de nous défendre », a-t-il dit. Les frappes israéliennes avaient visé des sites de missiles.
Enfin, interrogé sur l’état de santé du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, il a répondu : « Je l’ai rencontré aujourd’hui. Il est en très bonne forme et en très bonne santé. »