En déplacement à Téhéran, le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique a affirmé mercredi que l’Iran n’était « pas loin » de disposer de l’arme nucléaire.
« Ils ont les pièces et ils pourraient éventuellement un jour les mettre ensemble », a-t-il averti.
L’Iran dispose-t-il de l’arme nucléaire ? Pas encore, mais cela semble s’en rapprocher. Téhéran n’est « pas loin » de posséder la bombe atomique, a averti mercredi 16 avril le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans un entretien au Monde (nouvelle fenêtre).
Il ne suffit pas de dire à la communauté internationale ‘nous n’avons pas l’arme nucléaire’ pour que l’on vous croie
Il ne suffit pas de dire à la communauté internationale ‘nous n’avons pas l’arme nucléaire’ pour que l’on vous croie
Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA
Les pays occidentaux, États-Unis en tête, soupçonnent de longue date l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend un droit au nucléaire à des fins civiles, notamment pour l’énergie. « C’est comme un puzzle, ils (les Iraniens) ont les pièces et ils pourraient éventuellement un jour les mettre ensemble. Il reste du chemin à parcourir avant d’y parvenir. Mais ils n’en sont pas loin, il faut le reconnaître », a déclaré Rafael Grossi.
Le chef de l’AIEA était arrivé plus tôt dans la journée à Téhéran, avant de nouveaux pourparlers entre l’Iran et les États-Unis sur le programme nucléaire iranien, prévus samedi à Rome (Italie). Le gendarme onusien du nucléaire est chargé de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire de l’Iran. « Il ne suffit pas de dire à la communauté internationale ‘nous n’avons pas l’arme nucléaire’ pour que l’on vous croie. Il faut que nous puissions vérifier », a insisté Rafael Grossi, qui doit avoir ce jeudi des discussions avec le chef de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, Mohammad Eslami.
Un accord international sur le nucléaire avait été conclu avec l’Iran en 2015, mais est devenu caduc à la suite de la décision des États-Unis de s’en retirer en 2018. Le texte prévoyait la levée de sanctions internationales visant l’Iran en échange d’un encadrement de son programme nucléaire par l’AIEA. Selon cette instance, l’Iran respectait ses engagements jusqu’au retrait par Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines.