Airbnb utilise l’intelligence artificielle pour éviter qu’un logement ne soit transformé en boîte de nuit.
Mais face aux failles du système, certains propriétaires préfèrent trier eux-mêmes leurs locataires, comme le montre ce reportage de TF1.
Suivez la couverture complète
Le 20H
Le salon saccagé, des meubles renversés et la télévision cassée. Voici comment Joseph Posch, qui témoigne dans le reportage du 20H de TF1 ci-dessus, a retrouvé cet appartement après une location Airbnb. « Des cendriers, des mégots, des bouteilles d’alcool… enfin, le package complet d’une soirée« , décrit-il en montrant à notre caméra une vidéo sur son smartphone. À la tête d’une conciergerie, Joseph Posch gère 45 logements en location de tourisme. Celui dans lequel il accueille notre équipe va accueillir un groupe pour le réveillon du Nouvel An : « Celui-là est loué dès aujourd’hui 15 heures jusqu’au 2 janvier« . Il a rédigé un courrier pour mettre en garde les locataires : « Rappelons que les fêtes et rassemblements bruyants ne sont pas autorisés dans nos appartements« .
Pour maintenir son activité commerciale, il n’a pas d’autre choix que d’accepter ces locations. « Quand on fait une sélection de clientèle sur une plateforme comme Booking ou Airbnb, on est directement moins bien référencé, c’est-à-dire qu’on est obligé d’accepter la réservation instantanée, pointe le professionnel. Et si on annule une fois, deux fois, trois fois sans raison valable, ils nous bloquent les dates et on ne peut plus l’ouvrir à ces dates-là« .
Notre équipe a fait le test
Pourtant, Airbnb dit vouloir protéger les propriétaires avec une intelligence artificielle. Un algorithme détecte les séjours de trop courte durée par exemple, comme nous l’indique la plateforme : « Si une réservation est identifiée comme présentant un risque élevé, le client sera soit empêché de réserver, soit redirigé vers d’autres hébergements« .
L’année dernière, ce système a empêché 74.000 personnes de réserver un logement. Est-il infaillible pour autant ? Notre équipe a créé un compte remplissant tous les critères considérés comme suspects et… aucun blocage ne lui a été imposé. Alors certains propriétaires préfèrent trier eux-mêmes leurs locataires. C’est le cas de Robin, qui redouble de vigilance pour la Saint-Sylvestre. « On a plutôt tendance à privilégier des familles, des couples avec enfants, etc., explique-t-il. Quand on n’a pas confiance ou qu’on ne le sent pas trop, on bloque directement« . Airbnb a ouvert une ligne téléphonique disponible 24 heures sur 24 pour signaler les fêtes abusives.