L’annonce a largement surpris : le premier ministre, François Bayrou, a prévu, mercredi 9 juillet, « une évolution importante » de la méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements, qui permet d’identifier les « passoires thermiques ». Une consultation publique doit être lancée « dans les prochains jours », suivie d’un arrêté en septembre, et d’une mise en application au 1er janvier 2026.
Par convention, pour le gaz et le fioul, on considère que l’énergie finale, consommée dans le logement, équivaut à l’énergie dite « primaire », contenue dans les ressources naturelles. Pour l’électricité, on multiplie l’énergie finale par un coefficient de conversion, reflétant les pertes de rendement liées à sa production (dans les centrales nucléaires, à charbon, à gaz…). Ce coefficient a été revu en 2020, passant de 2,58 à 2,3. La réforme consiste à l’abaisser de nouveau, à 1,9.
Cette évolution vise, selon Matignon, à « mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire ». Comme le note le chercheur de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) Andreas Rüdinger, « la pénalisation historique de l’électricité dans le DPE reste très controversée, puisque à la différence des énergies fossiles, elle génère peu de gaz à effet de serre. Le coefficient de 1,9 reflète davantage les rendements actuels de la production d’électricité, améliorés grâce aux renouvelables ».
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