Par atavisme ou par opportunisme, Jordan Bardella a, ces derniers mois, les yeux rivés vers l’Italie, le pays de trois de ses grands-parents. Dans sa bouche revient avec régularité le nom de celle qui semble constituer la nouvelle référence du « plan B » de l’extrême droite française : Giorgia Meloni.
La présidente du conseil italien n’est pourtant pas l’alliée du Rassemblement national (RN). Marine Le Pen lui a toujours préféré le populiste Matteo Salvini (Lega), à qui elle a encore rendu visite à Rome, le 11 mai, et qui participera à un meeting du RN le 9 juin dans le Loiret. Les deux dirigeants sont liés par une fidélité amicale et quelques principes fondateurs : populisme exacerbé, obsession de l’islam, rejet de l’immigration, défiance vis-à-vis de l’Union européenne (UE) et proximité historique avec la Russie.
Jordan Bardella, lui, n’a d’yeux que pour le national-conservatisme, libéral sur le plan économique, de Giorgia Meloni – et ce bien qu’il siège au Parlement européen avec les élus de Matteo Salvini. Au risque de faire lever quelques sourcils chez certains « marinistes » : « Giorgia Meloni a des résultats et peut être un modèle européen présentable, mais ce n’est pas notre ligne. Et, s’il y a une tentative d’abandonner la ligne populiste, alors elle est dangereuse », prévient un député influent.
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