Né au Cap le 10 mars 1940, le batteur sud-africain Louis Tebugo Moholo est mort dans sa ville natale le 13 juin 2025. Il avait 85 ans.
Son père était pianiste. Très tôt, Louis Moholo jette son dévolu sur la batterie. Son énergie et le luxe de son invention s’y retrouvent mieux. Tout autour du vaste monde, il n’« accompagne » jamais. Il se donne sans calcul et offre aux gars de l’orchestre, souvent rencontrés sur la route, une sorte de solo ininterrompu. Son physique, sa furia, son altruisme et cette façon d’anticiper les musiques à venir le lui permettent.
Louis Moholo était le dernier survivant d’un groupe « mixte » réuni autour du pianiste Chris McGregor (1936-1990) au début des années 1960, The Blue Notes. Cet orchestre sud-africain, on le découvre à Antibes Juan-les-Pins en juillet 1964. Stupeur. Elan vital. Promesses de l’avenir : Mongezi Feza (trompette), Dudu Pukwana (alto sax), Nichele Moyake (ténor sax) et Johnny Dyani (contrebasse) autour de Chris McGregor. Louis Moholo vient de les rejoindre. Ils sont sud-africains en exil. Leur pays perfectionne la version la plus brutale de l’apartheid. Le monde est en plein chambardement. Quelques Sud-Africains les ont précédés (Hugh Masekela, Abdullah Ibrahim), mais eux, The Blue Notes, sont d’une étrange galaxie encore mal identifiée.
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