Philippe Lazzarini, le chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies (ONU) pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a dénoncé, lundi 8 décembre, une intervention au siège de l’agence à Jérusalem-Est de la police israélienne qui affirme avoir procédé à un « recouvrement de dette », ce que conteste l’agence. Policiers et agents municipaux ont emporté « meubles, équipements informatiques et autres biens », selon le chef de l’UNRWA, sur X, qui ajoute que le drapeau de l’ONU a été « remplacé par un drapeau israélien ».
Persona non grata en Israël, M. Lazzarini n’était pas sur place, mais plusieurs témoins ont confirmé la scène à l’Agence France-Presse (AFP). « L’action en question est menée par la municipalité de Jérusalem dans le cadre d’une procédure de recouvrement de dette » concernant le non-paiement de la taxe municipale, a fait savoir la police israélienne à l’AFP, ajoutant être présente « pour sécuriser l’activité de la municipalité ». « Nous n’avons aucune dette envers la municipalité », a rétorqué Jonathan Fowler, porte-parole de l’UNRWA pour les territoires palestiniens, à l’AFP.
L’UNRWA « n’est pas tenu de payer ce type de taxes selon le droit international et la législation qu’Israël a adoptée pour appliquer la convention générale sur les privilèges et immunités de l’ONU », a confirmé à l’AFP, Roland Friedrich, directeur de l’UNRWA en Cisjordanie (juridiction dont dépend Jérusalem-Est), fustigeant une mesure « politique ». Selon une convention de 1946, l’ONU et ses biens ne peuvent être soumis à l’impôt des pays hôtes.
Le complexe de l’UNRWA à Jérusalem-Est, partie de la ville annexée par Israël en 1967, n’est plus occupé par les salariés depuis janvier, après l’interdiction de l’agence par Israël. Créé en 1949, l’UNRWA gère des centres de santé et des écoles destinés aux réfugiés palestiniens dans les territoires palestiniens, au Liban, en Syrie et en Jordanie. La loi interdisant ses activités en Israël est entrée en vigueur le 30 janvier. Du fait de l’annexion de Jérusalem-Est par Israël, jugée illégale par l’ONU, cette loi s’y applique.
Les autorités israéliennes ont accusé des employés de l’agence d’avoir participé à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, ayant déclenché la guerre à Gaza. L’ONU avait annoncé en août 2024 avoir limogé neuf de ses employés à Gaza, faisant savoir qu’ils pourraient avoir été impliqués. Les Nations unies avaient néanmoins précisé que leur commission d’enquête n’avait pas pu authentifier de manière indépendante les renseignements utilisés par Israël pour étayer ses allégations.







