- Pourquoi est-il si fréquent de « piquer du nez » dans les transports ?
- On pense au roulis du train ou au ronronnement du moteur, mais la vraie raison serait tout autre.
- Le JT de TF1 a mené l’enquête et a peut-être trouvé la réponse en Lorraine.
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Le 13H
Est-ce la monotonie des trajets ou le subtil tressaillement du train ? Toujours est-il que dans ce TER en direction de Nancy, il n’aura pas fallu beaucoup de temps pour que la voiture dans laquelle les journalistes de TF1 ont embarqué se transforme en dortoir ambulant. Car les transports favoriseraient l’endormissement, ont confirmé nombre de voyageurs. « Je ferme tout le temps les yeux, même sur des trajets courts de 20 minutes »,
affirme une mère de famille dans le reportage ci-dessus. « C’est un peu l’ambiance calme, le fait qu’on a l’impression qu’il n’y a pas beaucoup de bruit. Oui, je dors souvent »,
abonde une jeune fille.
Somnolence et mauvaise qualité de l’air
Alors qu’un quart des Français souffre de somnolence dans la journée, le train, mais aussi le bus sont en effet des lieux propices à l’endormissement. « Ça ne se commande pas. Lorsqu’on accumule de la fatigue, de toute façon, à un certain moment, elle vous rattrape et vous succombez »,
atteste de son côté un retraité. Manon Scherer, médecin spécialiste du sommeil à la clinique du sommeil de Yutz (Moselle), qui accueille des centaines de patients atteints de troubles de l’endormissement, avance une explication. « Quand il y a beaucoup d’affluence ou s’il n’y a pas énormément de ventilation, il y a du CO2 qui peut s’accumuler. Quand on respire beaucoup de CO2, c’est ce qui va éteindre un petit peu le cerveau »
, dit-elle.
Une étude publiée en 2022 par l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, va dans le même sens. Elle a permis de faire le lien entre une mauvaise qualité de l’air dans les transports en commun et la somnolence. Des particules polluantes spécifiques s’y trouveraient en plus grosses quantités qu’à l’extérieur et réduiraient notre niveau d’alerte.
La voiture est, elle aussi, propice à l’endormissement d’où de nombreuses recommandations des autorités à ce sujet. Et ce ne sont pas les automobilistes croisés sur une aire d’autoroute qui diront le contraire. « Moi, je suis un très mauvais copilote. Je dors tout le temps, en avion, en train, en voiture. Je ne suis pas bon pour tenir la discussion avec mon pilote du tout »,
reconnait l’un d’eux. Un autre, pragmatique, admet que « lutter est impossible »,
mais heureusement, « les véhicules sont bien équipés. Il y a des capteurs, il y a
des caméras
qui peuvent détecter si vous vous endormez »
, assure-t-il. Une autre solution est d’opter pour une voiture à toit ouvrant qui vous tiendra à coup sûr réveillé. « On est en plein vent, donc on n’a pas le moyen de s’endormir »,
conclut deux jeunes femmes.