Favoriser la mobilité des jeunes : c’était l’objectif d’une série de mesures annoncée en juin 2023 par la première ministre Elisabeth Borne. Parmi elles, l’abaissement à 17 ans de l’âge minimal pour le permis de conduire, entré en vigueur le 1er janvier 2024, mais aussi l’extension aux élèves des lycées professionnels de l’aide financière de 500 euros que touchent actuellement les apprentis pour passer ce permis.
Si le site officiel du gouvernement à destination des étudiants laisse entendre que la mesure est entrée en vigueur, elle ne l’est pas, et aucune date d’application n’est prévue pour l’heure car elle n’a été traduite dans aucun texte, ont confirmé au Monde les services du ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse.
Sur un autre site gouvernemental, la « communauté de l’inclusion » (un forum), de nombreuses familles ont témoigné de leur attente en la matière. « Suite à l’annonce d’Elisabeth Borne (juin 2023) concernant l’aide de 500 euros permis de conduire pour lycéen professionnel (non-apprenti) à partir de 17 ans, qu’en est-il ? Car mon fils de 19 ans vient d’obtenir un bac pro en chaudronnerie et il aurait bien besoin d’un coup de pouce pour financer son permis de conduire ! Et on est bientôt en septembre 2024… », écrivait ainsi un parent le 7 août, ajoutant qu’il « serait grand temps de nous donner les directives à suivre ».
D’autres aides
« Mon jeune qui rentre en dernière année de bac pro en septembre a commencé la conduite en juin, en comptant sur cette promesse d’aide de 500 euros pour les jeunes en bac pro, mais rien ; en juillet non plus, rien du tout ne leur est accordé », regrettait un autre le 27 juillet.
« Depuis cette annonce, ni les familles ni les établissements ne parviennent à obtenir des précisions sur la concrétisation de cette mesure », déplorait également la députée Anne-Laure Blin (Les Républicains) dans une question adressée au ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse et publiée au Journal officiel le 19 mars.
Le ministère, a qui elle demandait de « de bien vouloir lui préciser la procédure à suivre pour permettre aux lycéens professionnels d’en bénéficier », avait alors laissé entendre, dans sa réponse publiée mi-mai, que la mesure, « à l’étude », pourrait, éventuellement, entrer en vigueur à l’occasion de cette rentrée scolaire. Ce ne sera finalement pas le cas.
Le ministère listait toutefois d’autres aides, comme « le prêt à taux zéro ouvert à tous les jeunes de 15 à 25 ans » (encore appelé « permis à un euro par jour »), la mobilisation, désormais possible, du complément personnel de formation (CPF) et la « gratification des périodes de formation en milieu professionnel qui, sans être spécifiquement destinée à la préparation du permis de conduire, peut constituer un levier important pour son financement ».