Sébastien Chabal a révélé les séquelles qu’il subit, liées à ses nombreuses commotions cérébrales au cours de sa carrière.
Des problèmes de mémoire dont il n’est pas le seul à souffrir.
Une ancienne joueuse de rugby amateur raconte, elle aussi, sa descente aux enfers.
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Le 20H
Sa prestation magistrale lors de la victoire historique du XV de France contre les All Blacks en 2009 reste gravée dans la mémoire de millions de Français. Sébastien Chabal, lui, ne se souvient de rien. L’ancien international français a révélé cette semaine les séquelles terribles liées aux nombreuses commotions cérébrales qu’il a subies au cours de sa carrière. « Je n’ai aucun souvenir d’une seule seconde d’un match de rugby que j’ai joué« , raconte la star du rugby dans un entretien diffusé mercredi 9 avril sur la chaîne Youtube Legend (nouvelle fenêtre), dont des extraits sont diffusés dans la vidéo du JT de TF1 en tête de cet article.
« Je ne me souviens pas d’une seule des soixante-deux Marseillaises que j’ai vécues », ajoute l’ancien joueur. Sébastien Chabal n’a pas consulté de neurologue. « Pour quoi faire, la mémoire ne reviendra pas« , déclare l’ancien joueur, qui dit ne plus avoir non plus de souvenirs de la naissance de sa fille. « Il y a pas mal d’actions qui sont faites par d’anciens joueurs, des collectifs, parce qu’on a pris un peu des pets au casque« , indique le joueur, qui ne prononce pas une seule fois le mot commotion cérébrale (nouvelle fenêtre) au cours de l’entretien.
J’ai vécu pendant cinq mois avec un mal de tête. Il y avait des post-it partout dans la maison, parce que ma mémoire me lâchait
J’ai vécu pendant cinq mois avec un mal de tête. Il y avait des post-it partout dans la maison, parce que ma mémoire me lâchait
Alexandrine Guers, ancienne joueuse de rubgy amateur
Pour ceux qui l’ignorent, une commotion est un traumatisme du cerveau qui survient lors d’un choc violent, pouvant causer des séquelles sur l’organisme. Avec la professionnalisation du rugby, en 1998, les chocs sont devenus plus violents et par des joueurs au physique de plus en plus impressionnant. En 1987, un rugbyman mesurait en moyenne 1,84 m pour 91 kilos. En 2023, un joueur de l’équipe de France avait pris 4 centimètres et pesait 12 kilos de plus. Cette épidémie silencieuse, comme l’appellent certains neurologues, concerne aussi le rugby amateur.
Ancienne joueuse de rugby amateur, Alexandrine Guers a reçu un violent choc à la tête lors d’un match, dont elle dit n’avoir aucun souvenir. Suite à une grossesse, elle a décidé de reprendre le son sport. Mais quatre mois plus tard, elle reçoit à nouveau un choc à la tête. Devant notre caméra, elle revient sur la descente aux enfers qui a suivi. « J’ai vécu pendant cinq mois avec un mal de tête. Il y avait des post-it partout dans la maison, parce que ma mémoire me lâchait. Et je commençais aussi à perdre mes émotions« , relate-t-elle. Après plusieurs années d’efforts, elle se dit guérie à 90%.
Aujourd’hui, que ce soit en professionnel ou en amateur, un protocole strict permet de sortir systématiquement un joueur touché à la tête. Mais selon les spécialistes, il reste encore beaucoup à faire. « 50% des sportifs restent sur l’aire de jeu après une commotion. C’est absolument incroyable. Après une nouvelle commotion, on peut avoir des symptômes qui vont perdurer beaucoup plus longtemps, voire un symptôme du second impact chez les moins de 20 ans qui peut être très grave », souligne le neurologue Jean-François Chermann. En France, plus d’un sportif sur dix a déjà subi au moins une commotion cérébrale.