Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a désigné, samedi 26 avril, un proche conseiller, Hussein Al-Cheikh, au poste nouvellement créé de vice-président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), a annoncé Wasel Abou Youssef, membre du comité exécutif de l’OLP, à l’Agence France-Presse. Cette nomination fait de lui son potentiel successeur.
Le poste a été formellement établi jeudi, à l’initiative du même Mahmoud Abbas, lors d’une convention à Ramallah, en Cisjordanie, alors que la communauté internationale appelle de longue date l’OLP à se réformer. Plusieurs pays arabes et occidentaux voudraient aussi voir l’Autorité palestinienne, également présidée par M. Abbas, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage, en représailles à l’attaque sanglante perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Selon Aref Jaffal, directeur du centre Al-Marsad pour le suivi électoral, la création du poste de vice-président de l’OLP, organisation habilitée à négocier et conclure des traités internationaux au nom du peuple palestinien, vise à « préparer la succession d’Abbas ».
Agé de 64 ans, Hussein Al-Cheikh est un vétéran du mouvement Fatah de M. Abbas et considéré comme un proche de ce dernier. Il a passé plus de dix ans dans les prisons israéliennes à la fin des années 1970 et au début des années 1980, période durant laquelle il a appris l’hébreu.
M. Abbas préside l’OLP depuis 2004
En 2022, il a été nommé secrétaire général du Comité exécutif de l’OLP. Il est aussi le chef du département des négociations de ce dernier, un portefeuille sensible illustrant sa proximité avec M. Abbas. Ce dernier l’a également récemment nommé à la tête d’un comité supervisant les missions diplomatiques palestiniennes à l’étranger.
Fondée en 1964, l’OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s’est emparé du pouvoir à Gaza en 2007. M. Abbas avait annoncé son intention de créer un poste de vice-président en mars lors d’un sommet au Caire sur l’avenir de la bande de Gaza après la guerre en cours entre Israël et le Hamas.
M. Abbas préside l’OLP depuis 2004 et a été élu président de l’Autorité palestinienne début 2005, quelques mois après la mort du dirigeant historique des Palestiniens Yasser Arafat. Il n’a jamais quitté le poste, aucune nouvelle élection présidentielle n’ayant été organisée depuis.
A sa mort, le vice-président de l’OLP sera probablement appelé à devenir le chef par intérim de l’organisation ainsi que de l’Etat de Palestine, reconnu par près de 150 pays.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
Plusieurs factions palestiniennes opposées à la création du poste de vice-président s’étaient retirées de la convention cette semaine, y voyant un signe d’ingérence étrangère. Mercredi, M. Abbas a expliqué que la création du poste permettrait de renforcer les institutions palestiniennes et aiderait à une plus large reconnaissance de l’Etat palestinien. Certains observateurs y voient un stratagème visant à donner l’illusion d’une moindre concentration des pouvoirs à la tête de l’OLP, une autre demande de la communauté internationale.