A 32 ans, Mahrang Baloch est l’une des militantes des droits humains les plus en vue au Pakistan. Elle a conquis le cœur et l’esprit des Baloutches en étant la figure du mouvement pacifique de défense des droits de cette minorité ethnique. A la tête du Baloch Yakjehti Committee, elle se mobilise depuis des années contre les disparitions et les exécutions extrajudiciaires au Baloutchistan, cette province située aux confins du Pakistan, de l’Iran et de l’Afghanistan.
Son engagement lui vaut de croupir dans une prison de Quetta, la capitale du Baloutchistan. Le 22 mars, elle a été arrêtée au petit matin, alors qu’elle participait à un sit-in pour demander la libération de plusieurs militants des droits humains. Les accusations qui pèsent contre elle sont sérieuses : terrorisme, sédition et meurtre. « Je savais que l’Etat s’en prendrait à moi de la sorte pour essayer de me briser, je m’y suis préparée et je tiendrai des années durant s’il le faut », a-t-elle assuré, de sa cellule, à sa sœur Nadia Baloch.
Cette chirurgienne de formation est dans le collimateur des autorités et de l’armée depuis des mois. « Au cours de l’année écoulée, elle a été accusée dans des dizaines d’affaires, nous n’avons même pas connaissance de toutes les charges qui pèsent sur elle », s’alarme Nadia Baloch. Au mois d’octobre, elle avait déjà été retenue à l’aéroport de Karachi, empêchée de quitter le territoire, alors qu’elle souhaitait se rendre à New York, où elle était invitée par le Time Magazine, qui l’a placée en 2024 sur la liste des 100 personnalités les plus prometteuses de l’année.
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