Il était l’une des dernières voix politiques qui portaient au Mali. Vendredi 1er août, l’ancien premier ministre Moussa Mara (2014-2015) a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour, entre autres, « atteinte au crédit de l’Etat » et « opposition à l’autorité légitime ».
Son tort : un message publié le 4 juillet sur le réseau social X, dans lequel il se disait solidaire de plusieurs personnalités écrouées pour avoir critiqué la junte du général Assimi Goïta, tels l’animateur radio Ras Bath, l’activiste Ben le Cerveau ou encore l’influenceuse Rose Vie Chère. « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître ! Et nous nous battrons par tous les moyens pour que cela arrive, et le plus tôt possible ! », avait-il écrit après leur avoir rendu visite en prison. Il est désormais lui-même incarcéré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako en attendant son procès, prévu le 29 septembre.
Ces derniers mois, le président du parti Yelema incarnait l’opposition civile au pouvoir militaire. Moussa Mara critiquait la junte avec tact, tenant un discours pondéré et préférant user de recommandations plutôt que de formules vindicatives. Régulièrement invité à s’exprimer sur la situation dans son pays et plus généralement au Sahel lors de conférences à l’étranger, il était aussi très actif et suivi sur les réseaux sociaux, ce qui n’a cessé de faire croître sa popularité ces dernières années.
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