Le ministre des outre-mer, Manuel Valls, avait promis une action rapide après le passage du cyclone Garance, qui s’est abattu sur la Réunion le 28 février : il a annoncé, vendredi 7 mars, la mobilisation d’un fonds représentant « 200 millions d’euros » pour les collectivités territoriales de l’île.
Ce « soutien de l’Etat » vise à « la remise en état des équipements publics, pour permettre de rétablir les services de proximité », notamment « les écoles », a poursuivi le ministre sur Réunion la 1ère. Ce fonds de secours servira aussi pour « les biens non assurés, pour acquérir des matériels de développement et de sécurisation, pour les biens de première nécessité », a-t-il ajouté.
Le 28 février, l’île de 900 000 habitants a été touchée par le passage du cyclone Garance, qui a causé de nombreux dégâts, notamment dans l’Est et le Nord, faisant cinq morts et six blessés, dont trois grièvement, selon un dernier bilan.
Le ministre, arrivé jeudi sur l’île, a pu mesurer l’impatience qui montait chez les élus et les habitants. Il a commencé sa visite par la commune de Saint-Benoît, la plus sinistrée, en rencontrant des habitants et des commerçants. « Il y a encore beaucoup de travail à faire, notamment pour l’électricité et l’eau », a-t-il estimé. Selon les derniers chiffres de la préfecture de La Réunion, 20 000 clients sont toujours sans électricité, et 7 220 habitants, totalement privés d’eau.
Le ministre des outre-mer a également annoncé des « avances pour les agriculteurs, afin d’éviter les trous dans la trésorerie ». Selon le préfet de La Réunion, Patrice Latron, Garance a fait deux fois plus de dégâts sur les exploitations agricoles que n’en avait causés le cyclone Belal, un an plus tôt. « Belal, c’était 50 millions de dégâts. Là, on va s’approcher des 100 millions d’euros », a estimé le préfet.
« Toutes les exploitations agricoles sont touchées »
M. Valls est venu « constater les dégâts, s’imprégner des images et annoncer tous les dispositifs à mettre en œuvre pour la reconstruction ». Il a notamment annoncé que « les dispositifs de catastrophe naturelle et de calamité agricole » seraient « rapidement mis en œuvre pour débloquer les assurances et les aides de l’Etat ». La commission catastrophe naturelle se tient vendredi au ministère de l’intérieur.
Le ministre des outre-mer s’est rendu vendredi dans une exploitation maraîchère de l’est de l’île, avant de discuter avec les représentants des filières agricoles. Selon Olivier Fontaine, président de la chambre d’agriculture de La Réunion, « toutes les exploitations sont touchées. Il y a énormément de dégâts dans le Nord, dans le Sud et dans l’Ouest ». D’autant que les productions agricoles avaient déjà été fragilisées par le cyclone Belal puis par un épisode de sécheresse, qui a duré environ sept mois.
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« La canne à sucre et les exploitations de fruits et légumes sont dévastées. De nombreux élevages ont perdu leur toit. Même les cultures traditionnelles, comme la vanille ou le cacao, ont été touchées », a précisé Olivier Fontaine.
Vendredi après-midi, Manuel Valls s’entretiendra avec les représentants du monde économique, largement frappé également. Selon Didier Fauchard, le président du Medef à la Réunion, « 90 % des adhérents ont été impactés », par les vents, mais aussi, et surtout, par les coupures d’électricité et d’eau. « De nombreux commerces ont dû jeter leurs produits frais, car la chaîne du froid a été rompue. Et certains ne peuvent toujours pas rouvrir », assure-t-il.