Direction Thyez, près de Cluses, dans la Haute-Savoie. Vendredi 11 juillet, le ministre délégué chargé de l’industrie et de l’énergie, Marc Ferracci, se rendra dans la vallée de l’Arve, où sont installées des centaines d’entreprises spécialisées dans le décolletage et la mécanique de précision, fournisseurs de l’industrie automobile.
Ces équipementiers sont inquiets. La baisse des immatriculations de voitures depuis janvier (− 8,7 % par rapport aux six premiers mois de 2024), la bascule vers l’électrique et surtout la pression de la concurrence chinoise, au nom de laquelle les constructeurs poussent leurs fournisseurs à délocaliser, pèsent sur l’activité. Selon une étude réalisée par le cabinet Xerfi à la demande de la filière automobile, 75 000 emplois sont menacés, dont plus de 19 000 chez les équipementiers, d’ici à 2035. Si des embauches sont attendues dans le domaine des batteries, de l’hydrogène, de la tech, la perte nette serait tout de même de 56 000 postes.
« Notre diagnostic sur la filière est préoccupant, reconnaît le ministre. Notre réglementation favorise, de facto, la production en Chine. Cela, évidemment, n’est pas acceptable. » L’Union européenne, qui accélère la transition vers la voiture électrique pour diminuer les émissions de CO2 des transports, a certes mis en place des droits de douane compensateurs sur les voitures électriques chinoises, en octobre 2024, mais ils ne concernent ni les véhicules hybrides ou hybrides rechargeables, ni les pièces détachées.
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