Marine Le Pen a saisi le tribunal administratif de Lille pour contester la perte de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais, consécutive à sa condamnation pour détournement de fonds, a annoncé mardi 22 avril Steeve Briois, élu en binôme avec Mme Le Pen. « Marine Le Pen est toujours conseillère départementale. Un recours suspensif a été introduit devant le tribunal administratif », a écrit sur X M. Briois, maire Rassemblement national (RN) d’Hénin-Beaumont et conseiller départemental du Pas-de-Calais.
La préfecture du Pas-de-Calais a notifié la semaine dernière à Mme Le Pen sa démission d’office de son mandat de conseillère départementale. Cela fait suite à sa condamnation le 31 mars à une inéligibilité immédiate de cinq ans dans l’affaire des emplois fictifs du Front national (désormais RN), qui lui a aussi valu quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme.
Le tribunal correctionnel de Paris a estimé qu’elle était au « cœur » d’un « système destiné à constituer une véritable manne financière pour le parti ». Le tribunal a estimé que 2,9 millions d’euros ont été détournés par le Front national pendant plus de onze ans, du 1er novembre 2004 au 17 janvier 2016, avec la mise en place d’un système d’emplois fictifs, qui consistait à faire travailler pour le parti des assistants parlementaires de députés européens.
La peine d’inéligibilité avec exécution provisoire n’entraîne pas la fin de son mandat de député, mais elle met fin aux mandats locaux, avec « pour effet de rendre définitive une décision de première instance », a déploré M. Briois. Selon lui, « Marine Le Pen engage donc une longue bataille procédurale pour garantir ses droits et son honneur après une condamnation que nous trouvons aussi injuste qu’infamante ».
Le tribunal administratif de Lille doit statuer dans les deux mois sur ce recours. « Dans l’attente d’une décision définitive par les juridictions administratives, elle reste conseillère départementale », a insisté M. Briois auprès de l’Agence France-Presse, entendant faire valoir « la présomption d’innocence ».