Marine Le Pen connaît le risque pris à choyer trop ouvertement un dirigeant étranger, autoritaire et illibéral. Elle se débat encore avec son « admiration » pour le président russe, Vladimir Poutine, assumée et répétée pendant plus d’une décennie, jusqu’à l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
Cette leçon de prudence n’empêche pourtant pas la cheffe de file de l’extrême droite française de se montrer complaisante à l’égard de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. Qu’importent les offensives diplomatiques, commerciales et idéologiques menées contre l’Europe par l’Américain et son administration, Mme Le Pen observe un silence bienveillant d’autant plus significatif qu’il acte une rupture franche avec la tradition antiaméricaine du Front national (FN), devenu Rassemblement national (RN) en 2018.
Prendre pour modèle un président américain n’est toutefois pas une première pour le parti à la flamme. Dans les années 1980, Jean-Marie Le Pen se posait en « Ronald Reagan français », célébrant chez l’ancien acteur de séries B l’anticommunisme viscéral, qui obsédait le FN, et l’ultralibéralisme, qui irriguait ses programmes. Plus qu’une inspiration, une appropriation : Le Pen père pille alors les slogans de M. Reagan contre la fiscalité et l’administration.
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