Marine Le Pen craint-elle d’intégrer le « système » ? Les récents chocs politiques n’ont pas accéléré la rentrée tardive de la députée Rassemblement national (RN) du Pas-de-Calais, maintenue dimanche 7 septembre à Hénin-Beaumont. Mais ils l’ont convaincue de consacrer une bonne partie de son discours à pilonner l’alliance présumée de ses adversaires, uniques responsables de « l’effondrement démocratique et économique » selon elle.
« Les Français ont été réduits au rang de spectateurs impuissants de ce théâtre d’ombres et nous souffrons avec eux », a dit la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale. Et d’ajouter que le RN était « le seul parti à n’avoir aucune responsabilité dans ce désastre ». Un parti sommé cependant de vite clarifier sa position en vue du prochain remaniement.
Le vote de confiance sollicité par François Bayrou a, pour un temps, facilité la tâche de la formation d’extrême droite. En précipitant sa chute, attendue lundi 8 septembre à l’Assemblée, le premier ministre a balayé lui-même les débats, tractations et circonvolutions attendues cet automne autour de sa censure. Mais la perspective d’un nouveau locataire à Matignon met Marine Le Pen devant son éternel dilemme : céder aux pulsions dégagistes de son électorat populaire, censurant d’office tout nom issu des rangs de la gauche ou du « bloc central », ou privilégier le souci de stabilité des catégories qui lui résistent encore (classes supérieures, milieux économiques et retraités), en offrant un énième sursis.
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