En pleine crise politique, les élus locaux assurent « tenir la baraque »
A l’occasion de la 35e convention d’Intercommunalités de France, 2 000 édiles étaient réunis ce jeudi à Toulouse, malgré la crise politique au sommet de l’Etat. Face à cette situation, les élus locaux appellent, comme Anne Terlez (MoDem), vice-présidente de la communauté d’agglomération Seine-Eure, à « entrer en résistance » pour montrer que la stabilité politique « vient des territoires ».
Crèches, écoles, distribution d’eau, transports urbains, les services publics essentiels au fonctionnement du pays sont d’abord assurés par les collectivités, rappellent les élus, pour certains en colère. « On tient la baraque », affirme à l’Agence France-Presse le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon (DVD).
Les élus des intercommunalités (communautés de communes et d’agglomérations, communautés urbaines et métropoles) sont d’autant plus critiques qu’ils prennent la plupart de leurs décisions par consensus, à l’abri des clivages partisans, sauf dans les grandes villes.
Faute d’interlocuteur gouvernemental à leur congrès, les élus ont voté une motion mercredi appelant la sphère politique nationale à « trouver la voie du compromis ».
« On entend des noms pour Matignon mais je ne suis pas sûr que ce sera de nature à débloquer la situation », a jugé Sébastien Miossec, président délégué d’Intercommunalités de France, alors que l’ancien ministre Jean-Louis Borloo, dont le nom circule pour le poste de premier ministre, est attendu à Toulouse en fin d’après-midi.
A l’approche des municipales, certains s’inquiètent aussi d’un effet boomerang de la situation politique sur l’engagement citoyen. « Cela jette le discrédit sur l’action publique et la place du politique », estime notamment Sandra Le Nouvel (DVG), présidente de la communauté de communes du Kreiz Breizh, qui appelle à une « vraie décentralisation » dans « tous les domaines » pour sortir de l’ornière.