Un Emmanuel Macron, son initiateur, qui n’est plus seul à maître à bord. Une secrétaire d’Etat chargée de sa réalisation, Sabrina Agresti-Roubache, battue aux élections législatives, démissionnaire et dont on ne sait si la fonction sera maintenue dans le gouvernement Barnier. Personne ne s’attendait à voir le plan Marseille en grand, censé permettre à la ville de combler ses retards chroniques, aussi fragilisé politiquement, trois ans après son lancement.
Alors que l’Etat a promis de mobiliser 5 milliards d’euros d’investissement pour le mener à bien, beaucoup d’acteurs locaux s’interrogent : une partie de ses financements – et donc de ses objectifs – peut-elle se voir sacrifiée sur l’autel des restrictions budgétaires à venir ? « Pas moins, pas plus que n’importe quel autre dispositif conventionnel de l’Etat soumis à l’annualité des crédits », répond le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christophe Mirmand. La formule du haut fonctionnaire, qui coordonne le plan à Marseille depuis son lancement, se veut froide et mesurée. Elle ne rassure en rien les collectivités locales.
« Tant que je n’ai pas vu le gouvernement, je ne peux pas savoir ce que sont les intentions concernant le plan », convenait, début septembre, le maire de Marseille (divers gauche), Benoît Payan. « Tout ce qui n’est pas déjà sécurisé ou engagé est en grave danger », alerte le cabinet du président du conseil régional, Renaud Muselier (Renaissance). « Martine Vassal a envoyé un SMS à Michel Barnier pour lui dire qu’elle était prête à en parler avec lui dès que possible… », fait savoir l’entourage de la présidente (divers droite) de la Métropole Aix-Marseille-Provence.
Une agrégation de projets éclectiques
A l’Elysée, on réaffirme la volonté présidentielle de soutenir le plan. Mais on subit aussi l’incertitude générale. Le cabinet du président de la République, qui, jusqu’alors, tenait fermement la barre de Marseille en grand, guette désormais la nomination à Matignon d’un interlocuteur chargé des collectivités territoriales « pour connaître les attentes du premier ministre ». Tout en constatant que, à l’inverse d’Emmanuel Macron ou des politiques locaux, « Michel Barnier n’est pas comptable des promesses du plan ».
Lancé le 2 septembre 2021 par un discours présidentiel dans les jardins du palais du Pharo, Marseille en grand vise à accompagner la deuxième ville de France et sa métropole dans la résolution de certaines de leurs difficultés criantes. Avec quatre axes majeurs : la mise à niveau des services publics (écoles, hôpitaux, accès à l’emploi…), la mobilité, le logement et la sécurité.
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