« Personne n’est parti en croisade contre le Groupe Bernard Hayot », assure l’avocat Renaud Portejoie dans la salle d’audience du tribunal mixte de commerce de Fort-de-France. Mais tout de même, cela y ressemble un peu. Jeudi 23 janvier, au premier sous-sol du palais de justice, la petite salle est archicomble : les curieux sont venus inhabituellement nombreux. Le groupe de distribution, souvent désigné par ses initiales, GBH, a été assigné par quatre particuliers – les clients de Me Portejoie, qui l’accusent de se soustraire à son obligation légale de dépôt de ses comptes annuels depuis 2018.
Depuis septembre 2024, la Martinique vit au rythme d’un mouvement de colère contre la vie chère : dans ce département des Antilles, les denrées alimentaires sont en moyenne 40 % plus chères qu’en France hexagonale, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Les quatre groupes de distribution qui se partagent 80 % du marché sont fréquemment mis en cause. Parmi ceux-ci, le leader, GBH, qui détient les hypermarchés Carrefour en Martinique et plusieurs enseignes non alimentaires, focalise toutes les attentions.
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