L’adolescent mis en cause dans le meurtre de Matisse, 15 ans, survenu en 2024 à Châteauroux, a été condamné ce mercredi à 8 ans de prison.
Une « peine de suivi socio-judiciaire avec une injonction de soins » de 15 ans a également été prononcée.
La peine est connue. Un adolescent de 16 ans a été condamné ce mercredi 28 mai par le tribunal pour enfants de Châteauroux à huit ans de prison ferme pour le meurtre de Matisse, 15 ans, tué de plusieurs coups de couteau en avril 2024 dans cette ville. Le prévenu, un mineur de nationalité afghane en situation régulière, était jugé depuis lundi à huis clos pour avoir tué Matisse à la suite d’une bagarre causée par « une battle de rap » le 27 avril 2024, selon le père de la victime.
« Primauté de l’éducatif »
Le jeune mis en cause s’était alors rendu chez lui s’emparer d’un couteau puis était revenu, accompagné de sa mère, asséner plusieurs coups à l’adolescent dont l’un avait atteint le cœur. Le tribunal a retenu une « altération du discernement » de l’auteur au moment des faits, qui, ajoutée à l’excuse de minorité, réduit la peine maximale encourue à dix ans. S’ajoute une « peine de suivi socio-judiciaire avec une injonction de soins » de 15 ans « pour éviter qu’il y ait de nouveaux passages à l’acte ».
La mère de l’accusé, âgée de 37 ans au moment des faits, a également été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire. Cette dernière aurait « asséné des gifles à la victime », selon le parquet de Bourges, qui s’est saisi du dossier, et doit être « prochainement jugée devant le tribunal correctionnel pour les faits qualifiés de violence sur personne vulnérable sans incapacité ».
« Je n’attendais pas grand-chose de ce procès », a commenté le père de Matisse à son issue, saluant toutefois les 15 ans de suivi. « S’il fait des bêtises, il retournera en prison, ça l’obligera peut-être à faire des efforts et à se soigner ». Le procureur, s’il a dit comprendre l’« incompréhension » de certaines personnes face à la peine prononcée, a rappelé qu’elle a pour but la « protection de la société », « réparer par rapport aux victimes », mais qu’elle contient également « un principe de la primauté de l’éducatif qui reste ancré sur le répressif en matière de justice des mineurs ».