Matthieu Jalibert titularisé aux côtés d’Antoine Dupont pour affronter l’Angleterre dans le Tournoi des six nations

Composer sans Romain Ntamack, l’équipe de France masculine de rugby commence à en avoir l’habitude. Partenaire d’Antoine Dupont au Stade toulousain, le fils de l’ancien ailier international Emile Ntamack est le demi d’ouverture numéro 1 dans l’esprit du sélectionneur, Fabien Galthié, depuis le début de son mandat – début 2020. Mais de nombreux pépins ont contrarié son histoire avec le XV de France. De retour après dix-huit mois d’absence pour le match d’ouverture du Tournoi des six nations 2025, remporté largement face au Pays de Galles (43-0), Romain Ntamack ne sera pas du voyage en Angleterre, samedi 8 février (17 h 45, heure de Paris). Ayant écopé du premier carton rouge de sa carrière en fin de rencontre, pour un placage mal maîtrisé ayant touché un visage gallois, l’ouvreur a été suspendu mercredi pour trois semaines – une sanction qu’il pourrait alléger d’une semaine s’il suit un stage de sensibilisation de la fédération internationale.

En son absence, Fabien Galthié a choisi de faire confiance au Bordelo-Béglais Matthieu Jalibert au poste de numéro 10 pour affronter le XV de la Rose dans « le stade assez mythique » de Twickenham. Une décision « comme une évidence », a défendu le technicien français, jeudi 6 février en conférence de presse. « La titularisation de Matthieu est cohérente pour nous, il a un vécu important avec l’équipe de France depuis 2020 », a relaté le Lotois, reconnaissant toutefois que le joueur n’a « pas un chemin linéaire » sous le maillot bleu.

Malgré les nombreuses absences de Romain Ntamack – depuis la préparation de la Coupe du monde 2023 en France – Matthieu Jalibert ne s’est pas franchement imposé dans la charnière tricolore. Au point d’être supplanté, lors de la dernière tournée d’automne, par Thomas Ramos, dont le poste de prédilection est à l’arrière (numéro 15). Rétrogradé en quatrième position des numéros 10 sous le maillot bleu – y compris derrière Antoine Dupont, dont ce n’est pas le poste –, le joueur l’avait mal vécu, et quitté le rassemblement de Marcoussis (Essonne) pour « se nettoyer la tête » en club plutôt que d’être réserviste.

« Le groupe a confiance en lui, lui a confiance en lui »

Jeudi, Fabien Galthié a insisté que l’épisode n’avait en rien modifié l’image du Bordelais aux yeux du staff tricolore. « Il n’y a pas eu de polémique. C’était bien de [lui] proposer de l’air, de sortir de ce huis clos très intense pour se régénérer », a souligné le sélectionneur, estimant « le passage vécu à l’automne » représentatif de « la manière d’accompagner les joueurs » sous le maillot bleu. « A aucun moment, il n’est question d’entrer dans un rapport de force. Si on doit combattre quelqu’un, c’est l’adversaire, pas nos joueurs. »

Sur la pelouse de Twickenham, Matthieu Jalibert devrait être ciblé par les Anglais, toujours enclins à exploiter les failles de la cuirasse adverse. Lors de la difficile victoire irlandaise à Dublin, dimanche 2 février (27-22), le jeune ouvreur Sam Prendergast, qui à 21 ans porte la lourde charge de succéder à l’emblématique Jonathan Sexton, a ainsi vu les attaquants de la Rose le viser dès que possible – au point d’être très vite remplacé.

Mais le XV de France assure avoir foi en son stratège. « Il a fait une très bonne semaine. Même si au mois de novembre ç’a été dur pour lui, il n’est jamais venu à un entraînement sans son sourire, a souligné Thomas Ramos mercredi. Le groupe a confiance en lui, lui a confiance en lui. Nous, on est là pour l’accompagner et lui faciliter les choses. »

Les Bleus, qui retrouvent Damian Penaud sur les ailes après près d’un an d’absence en sélection, se savent attendus outre-Manche. Il y a deux ans, le XV de France avait écrasé les Anglais dans leur forteresse (53-10), et s’attend à une équipe revancharde. « Je ne peux pas dire le scénario, ou le déroulé de la rencontre, mais l’équipe de France se prépare à un grand match », a averti Fabien Galthié.