Les habitants de Mayotte se préparent au passage de Chido, un cyclone tropical intense qui s’apprête à balayer, samedi 14 décembre, tôt dans la matinée, l’archipel de l’océan Indien, placé en alerte rouge. « L’heure est grave. Mayotte n’a jamais connu une telle situation », a déclaré dans la journée de vendredi le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni.
Au début de la nuit (heure locale), le cyclone se trouvait à environ 230 kilomètres au nord-est de Mayotte selon le dernier bulletin de Météo-France. Il devrait effleurer « en fin de nuit » Mayotte et y déchaîner des « vents destructeurs voire dévastateurs ». L’alerte rouge est entrée en vigueur à 22 heures (20 heures à Paris) sur l’archipel.
En fin de nuit de vendredi à samedi, Météo-France prévoit à Mayotte « de violentes rafales de vent, des pluies intenses, des vagues submersives couplées à une surélévation de la mer », des conditions météorologiques qui entraînent « un risque de ruissellement et d’inondation, et une houle marine qui peut avoir des effets importants sur le littoral », a précisé le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville. « C’est un événement inédit, d’une extrême violence, les vents pourront dépasser 180 km/h », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
Concomitamment de l’alerte rouge, la circulation a été interdite sur la voie publique des deux îles, Grande-Terre et Petite-Terre, et l’aéroport de Dzaoudzi a fermé à 20 heures (18 heures à Paris). L’Agence régionale de santé (ARS) demande aux patients de « ne pas se déplacer mais d’appeler le 15 », et ajoute que « les moyens médicaux ont été renforcés pour prendre en charge les personnes blessées ou malades ».
Un tiers de la population particulièrement menacé
La préfecture locale, elle, a demandé sur le réseau social X à la population de rester « confinée dans une habitation solide, avec à disposition un stock adapté d’eau et de nourriture ». A ceux qui vivent dans des habitations précaires, très nombreuses dans le département le plus pauvre de France, le préfet a conseillé de rejoindre l’un des 71 centres d’hébergement « ouverts à tous » dans des établissements scolaires et des gymnases.
Sont concernées en priorité les quelque 100 000 personnes logeant dans des « habitations non solides » qui ont été identifiées par les autorités, sur une population totale estimée à 320 000 habitants dans l’archipel. Outre la diffusion d’une alerte SMS par les autorités, « les policiers municipaux sont allés dans chaque village », a déclaré le préfet, notamment dans les quartiers difficiles d’accès.
« La priorité, c’est de mettre les gens en sécurité », assure le maire de Chiconi, Madi Ousseni Mohamadi, qui prépare le collège de sa commune – fermé vendredi et samedi comme tous les établissement scolaires de l’archipel – à accueillir la population. Le maire de cette commune qui borde le littoral a aussi déployé des agents pour « dégager les abords des routes des éléments qui pourraient s’envoler et faire des dégâts », comme des carcasses de voitures.
110 professionnels de la sécurité civile envoyés depuis La Réunion
Le ministre de l’intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a participé à un point de situation au centre opérationnel de gestion interministérielle des crises à Paris, confirmant l’envoi à Mayotte de 110 professionnels de la sécurité civile depuis l’île de La Réunion. « Je demande à la population de respecter les consignes des autorités », a-t-il écrit sur X. L’archipel de Mayotte, relativement épargné par les cyclones, avait été touché par le cyclone Belna en 2019, sans dégât majeur.
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Aux Comores voisines, une alerte cyclonique de niveau orange a été activée. La direction générale de la sécurité civile a ordonné la fermeture des aéroports à partir de vendredi 18 heures (16 heures à Paris) « en raison des conditions météorologiques extrêmes ». A Madagascar, l’œil du cyclone s’est approché à une centaine de kilomètres du nord de l’île et a causé une pluie « abondante l’après-midi » ainsi qu’un « vent fort » avant de s’en éloigner, selon les autorités.