Coup de tonnerre dans le petit monde feutré de la marine marchande. Deux officiers supérieurs sont jugés à partir de mardi 22 avril, devant le tribunal correctionnel de Brest pour harcèlement moral, harcèlement sexuel et agressions sexuelles : un commandant, Christophe M., et un chef mécanicien, Philippe T. En France, c’est le premier procès #MeToo au sein de ce milieu professionnel si masculin. Les faits se seraient produits entre 2015 et 2019 sur deux navires de la compagnie maritime brestoise Genavir, dont ils étaient à l’époque les salariés. Licenciés, ils l’ont quittée en 2021.
Filiale à 100 % de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), Genavir est l’armateur de sa flotte océanographique forte de 10 bâtiments, tous de précieux laboratoires flottants pour les scientifiques.
Et si cette audience au pénal fait date, c’est aussi et surtout parce que la compagnie maritime – citée en tant que personne morale – et son ancien directeur général, Eric D., désormais à la retraite, se trouvent sur le banc des prévenus. Les deux doivent répondre des délits de « discrimination professionnelle à l’égard d’une personne ayant subi ou refusé de subir un harcèlement sexuel » et « de blessures involontaires avec incapacité n’excédant pas trois mois par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail ».
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