L’historien Michel Winock, spécialiste reconnu de la vie politique et intellectuelle française, s’est penché sur la période de la Libération dans un livre publié chez Perrin, en 2021, La France libérée. 1944-1947. Il y raconte que, à côté de la joie de la paix retrouvée et du « feu d’artifice législatif » de cette période (Sécurité sociale, comités d’entreprise, statut de la fonction publique, nationalisations…), la naissance de la IVe République a été particulièrement difficile, sur fond de guerre froide et de troubles dans les colonies.
En 1945, la Libération portait l’espoir d’un renouveau politique, vite contrarié par les divisions partisanes. Vous avez parlé d’un « rendez-vous manqué » dans la reconstruction de la République…
Après la guerre, l’Occupation et Vichy, la volonté de recréer un Etat démocratique est manifeste dans tous les écrits de la Résistance. Elle est confirmée par le référendum du 21 octobre 1945 : à la question « l’Assemblée élue doit-elle être constituante ? », 96 % des électeurs répondent oui. Le retour à la IIIe République était rejeté par la quasi-totalité des citoyens. Mais quelle République voulait-on ?
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