Chaque minute, l’équivalent d’un camion-poubelle rempli de plastique se déverse dans les océans. Mais, avant d’échouer, ces débris parcourent un long périple qui emprunte les méandres des rivières et des fleuves. La partie émergée de cette pollution saute aux yeux avec les images spectaculaires des amoncellements de déchets sur les berges des grands cours d’eau asiatiques. En comparaison, ceux d’Europe semblent préservés. Mais, quand on s’intéresse aux microplastiques, invisibles à l’œil nu et les plus dangereux pour les organismes vivants, tous les grands fleuves européens sont pollués, et à des concentrations jugées « alarmantes » par les scientifiques. Telle est l’une des principales découvertes publiées lundi 7 avril dans un numéro spécial de la revue Environmental Science and Pollution Research, qui réunit pas moins de 14 articles scientifiques consacrés à l’étude – de la source aux effets – des déchets plastiques dans le continuum terre-mer en Europe.
Ces publications sont issues de la mission « Tara Microplastiques » menée en 2019. Pendant sept mois, la célèbre goélette de la Fondation Tara Océan a remonté neuf grands fleuves européens : la Loire, la Seine, le Rhin, l’Elbe, la Tamise, l’Ebre, le Rhône, le Tibre et la Garonne. Au cours de l’expédition, près de 2 700 échantillons ont été prélevés puis analysés dans 19 laboratoires par 40 chercheurs, sous la coordination du CNRS.
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