La rabbine Delphine Horvilleur estime qu’Israël s’égare dans « une déroute politique et une faillite morale »
La rabbine Delphine Horvilleur a exprimé sa « douleur » de voir Israël « s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale » après l’annonce par le gouvernement israélien d’un plan de « conquête » de Gaza.
« Delphine Horvilleur a eu le courage de parler et nous devons être nombreux à prendre la parole contre la fuite en avant à laquelle nous assistons », a écrit, jeudi, sur ses réseaux sociaux, le dessinateur Joann Sfar, auteur du Chat du rabbin.
Delphine Horvilleur s’est exprimée dans une tribune publiée, également jeudi, sur le site de Tenoua, média dont elle est directrice de la rédaction. Concernant la situation au Proche-Orient, la rabbine française dit avoir « ressenti souvent [une] injonction au silence » mais juge aujourd’hui « urgent de reprendre la parole ».
« C’est (…) par amour d’Israël que je parle aujourd’hui. Par la force de ce qui me relie à ce pays qui m’est si proche (…). Par la douleur de le voir s’égarer dans une déroute politique et une faillite morale. Par la tragédie endurée par les Gazaouis, et le traumatisme de toute une région », écrit la rabbine. « Cet amour d’Israël consiste aujourd’hui à l’appeler à un sursaut de conscience », ajoute-t-elle.
Elle estime nécessaire, notamment, de « soutenir ceux qui savent que, sans avenir pour le peuple palestinien, il n’y en a aucun pour le peuple israélien » et « soutenir ceux qui savent qu’on n’apaise aucune douleur, et qu’on ne venge aucun mort, en affamant des innocents ou en condamnant des enfants ».
Dans son propre texte, Joann Sfar considère « contraire à la morale humaine et à l’éthique juive de se taire face aux déplacements de populations forcés et au nettoyage ethnique qu’annonce le ministre Smotrich ». « La vie des otages nous importe. Les vies palestiniennes nous importent », ajoute le dessinateur, qui se dit « certain que nous sommes nombreux en France comme en Israël à partager ces sentiments ».