La direction de Sciences Po Paris a annoncé, jeudi 24 avril, avoir interdit à titre conservatoire l’accès à l’établissement à trois étudiants propalestiniens qu’elle accuse de plusieurs incidents, dont certains jugés antisémites. De son côté, le comité Palestine de Sciences Po considère ces mesures conservatoires comme une « purge ».
Le directeur de la prestigieuse école parisienne, Luis Vassy, en a informé les membres de conseils de l’établissement dans un message où il souligne la « participation répétée » de ces trois étudiants à des actions propalestiniennes. Il a également annoncé avoir saisi la plateforme de signalement en ligne, Pharos, de « propos au caractère manifestement haineux » et a procédé à « un signalement » à la justice.
Les étudiants visés ne peuvent plus avoir accès au campus jusqu’à la tenue de la section disciplinaire dont la date n’est pas encore fixée, a précisé une porte-parole de Sciences Po jointe par l’Agence France-Presse (AFP).
Nouvel appel à la mobilisation jeudi
M. Vassy a décrit « un groupe infime d’étudiants » et une série d’incidents, notamment le 10 avril, lors d’« une conférence rassemblant plusieurs présidents d’universités », perturbée par « une quinzaine de personnes qui ont confisqué la parole ». Il a aussi mentionné l’occupation, le 15 avril, d’une cour du campus avec « l’affichage de banderoles au contenu particulièrement choquant » – l’une parlant d’« intifada anti-sioniste ».
M. Vassy a fait aussi état d’« une communication en ligne du comité Palestine » lundi « qui a choqué », puis d’« une autre publication aux relents antisémites mise en ligne » mercredi « puis rapidement retirée », sans donner davantage de détails.
Au total, dix étudiants ont fait l’objet de mesures d’exclusion temporaire dans le cadre d’actions propalestiniennes depuis le mois d’octobre, selon Sciences Po.
Ces mesures sont annoncées alors qu’un nouvel appel à la mobilisation jeudi a été lancé par des étudiants militant pour la cause palestinienne sur les campus parisiens de l’institution. Par ailleurs, une soixantaine de personnes ont manifesté jeudi matin devant l’institut d’études politiques (IEP) de Lille, un établissement distinct de Sciences Po Paris, pour dénoncer un double diplôme avec l’université de Tel Aviv.