- Mohamed Amra, dont l’évasion a coûté la vie à 2 agents pénitentiaires en mai 2024, doit être extrait « la semaine prochaine » de sa prison ultrasécurisée pour être interrogé.
- L’information, révélée à l’AFP par l’avocat du détenu, a été confirmée sur TF1 par le ministre de la Justice, Gérald Darmanin.
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Mohamed Amra arrêté après 9 mois de cavale
Mohamed Amra bientôt devant les juges d’instruction. Le détenu, dont l’évasion a coûté la vie à deux agents pénitentiaires en mai 2024, doit être extrait « la semaine prochaine
» de sa prison ultrasécurisée pour être interrogé.
L’interrogatoire du narcotrafiquant doit se tenir dans le bureau des juges d’instruction de la Juridiction nationale de lutte contre le crime organisé, au tribunal de Paris. L’un de ses conseils, Me Lucas Montagnier, a confirmé cette information à l’AFP mais a refusé de préciser le jour ou de commenter cette extraction.
Je sais qu’il ne se passera rien
Je sais qu’il ne se passera rien
Gérald Darmanin
Interrogé ce mardi 3 juin au soir au JT de TF1, le ministre de la Justice Darmanin a confirmé cette extraction : « Il y aura des conditions de sécurité hors norme pour permettre au juge d’instruction de l’interroger. La loi narcotrafic qui va entrer en vigueur en juin permettra, demain, de le faire en visio. Et empêchera dans la plupart des cas ces efforts d’argent pour ces messieurs qui ne le méritent pas
. » Quel sera le dispositif de sécurité ? « Le principe, c’est de ne pas le détailler,
a estimé Gérald Darmanin. Le Raid et le GIGN sont composés d’hommes et de femmes d’un très grand courage. Je sais qu’il ne se passera rien
. »
Aussitôt annoncée, l’extraction du détenu a suscité l’indignation de syndicats pénitentiaires : c’est lors d’une précédente extraction de Mohamed Amra, déjà détenu pour d’autres affaires judiciaires, que deux agents pénitentiaires ont perdu la vie, le 14 mai 2024, et que trois autres ont été grièvement blessés. « Nous sommes outrés et scandalisés de cette extraction judiciaire
« , a réagi auprès de l’AFP Wilfried Fonck, secrétaire national Ufap Unsa Justice, déplorant que le « principe du recours à la visioconférence
» soit « bafoué
« .
« Si l’on peut comprendre les nécessités de l’instruction et de la présence physique de l’individu, le magistrat aurait très bien pu se déplacer sur son lieu d’incarcération
» à Condé-sur-Sarthe (Orne), a-t-il estimé. « C’est incompréhensible et inadmissible envers nos collègues morts et blessés à Incarville
« , a-t-il insisté.
Mohamed Amra est soupçonné d’avoir tenté plusieurs fois de s’évader, avant le drame d’Incarville : quelques jours plus tôt, déjà, deux tentatives d’évasion avaient avorté. Le 7 mai au matin 2024, la gendarmerie fait fuir quatre hommes cagoulés signalés dans un véhicule près d’Évreux. Et la veille de la déflagration d’Incarville, un barreau scié avait été détecté dans la cellule de Mohamed Amra.