Pendant sa cavale de neuf mois après son évasion mortelle de mai 2024, le narcotrafiquant Mohamed Amra, qui a été arrêté en Roumanie le 22 février, s’est caché notamment à Compiègne (Oise) et à Rouen (Seine-Maritime), a confirmé la procureure de Paris, Laure Beccuau, mercredi 5 mars.
« L’un des lieux d’hébergement de Mohamed Amra a pu se situer dans la ville de Compiègne », « plutôt tôt » dans sa cavale, débutée après l’attaque au péage d’Incarville (Eure), dans laquelle ont été tués deux agents pénitentiaires et permis son évasion, a déclaré Mme Beccuau au micro de France 2, ajoutant qu’« après Compiègne, il y a eu la ville de Rouen ».
« Ça fait partie des éléments d’enquête qu’il nous reste à élucider : est-il arrivé à Compiègne immédiatement après son évasion ou a-t-il eu un endroit de rebond avant ? », a questionné celle qui fait aussi office de ministère public pour la juridiction nationale de lutte contre le crime organisé (Junalco), chargée de l’enquête.
Huit nouvelles interpellations cette semaine
Alors que dix-neuf suspects, dont Mohamed Amra remis à la France le 25 février, ont déjà été mis en examen à Paris, et que huit nouvelles personnes sont en garde à vue depuis lundi, la procureure de Paris a précisé qu’il n’y avait mercredi matin pas de nouvelle interpellation.
Ces huit personnes appartiennent plutôt, d’après elle, aux « logisticiens, qui ont permis de dissimuler Mohamed Amra après son évasion ». « Ce n’est pas à exclure » qu’il y ait d’autres arrestations par la suite, a-t-elle ajouté.
Trois hommes font l’objet d’une notice rouge Interpol, consultable en ligne : Albinou D., 37 ans, Alan G., 27 ans, et Adonis C., 24 ans. D’après différentes sources, les deux premiers ont déjà été interpellés au Maroc dans le cadre de cette information judiciaire, en même temps qu’un troisième homme, Fernando D. dit « Abe », en Espagne. Ils pourraient être remis à la France ou extradés dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Le dernier, suspecté, selon des éléments de l’enquête dont l’Agence France-Presse (AFP) a eu connaissance, d’être un « membre actif du commando », aurait échappé lundi aux opérations d’interpellation d’après différents médias.
« La plupart » des mis en cause déjà interrogés par la justice « se refusent à toute déclaration et gardent le silence », selon Mme Beccuau, tandis que « d’autres commencent à livrer un certain nombre d’explications » dans ce « dossier tentaculaire ». La procureure a encore précisé que les enquêteurs avaient eu, « début février, (…) la conviction que la manière dont [Mohamed Amra était pisté] était la bonne et que c’était bien lui derrière les sonnettes qui carillonnaient ».