« Mon objectif, gagner un Grand Chelem » : Loïs Boisson revient dans « Sept à Huit » sur son incroyable parcours à Roland-Garros

• Loïs Boisson a marqué les esprits en atteignant les demi-finales de Roland Garros en juin dernier.
• Grande travailleuse, la joueuse de tennis n’a pas oublié ses racines.
• Elle a raconté à Hélène Mannarino, ce dimanche 13 juillet dans « Sept à Huit », comment elle est arrivée au plus haut-niveau.

Loin de l’effervescence de Roland-Garros, où la France entière l’a découverte, c’est à Annecy (Haute-Savoie) que les équipes de « Sept à Huit » ont retrouvé Loïs Boisson. La joueuse de tennis se remet doucement de la tornade médiatique dans laquelle elle s’est retrouvée il y a moins d’un mois et demi, en atteignant le dernier carré du tournoi parisien. Alors qu’elle évoluait jusque-là dans un anonymat quasi-total pour le grand public, elle est devenue du jour au lendemain une véritable star.

Fan de Rafael Nadal

Pourtant, sa vie auprès de ses parents, au pied des montagnes, n’a pas tellement changé. C’est là que la jeune femme de 22 ans se réfugie entre les compétitions, confie-t-elle dans la vidéo en tête de cet article : « C’est quelque chose d’hyper nécessaire pour moi parce qu’en tournoi, on est souvent dans des grandes villes, où il y a beaucoup de monde et du bruit tout le temps partout. Quand je rentre chez moi, c’est là que je passe mes meilleures nuits. Ça fait du bien de déconnecter. »

Très proche de sa famille, sa sœur et son frère la soutiennent « à fond ». Mais la dernière de la fratrie a bien failli ne jamais toucher à une raquette de tennis. Poussée par un père jouant au niveau professionnel, la petite Loïs s’essaie d’abord au basket : « J’aimais bien car, de base, j’aime le sport. Mais au bout d’un moment, quand je n’avais pas le ballon, ça m’énervait un peu. »

Trop frustrée, elle renonce aux paniers et participe, un peu par hasard, à un stage de tennis. C’est le coup de foudre immédiat. À seulement 8 ans, rêvant déjà d’un destin de championne, elle promet à sa mère de devenir un jour n°1 mondiale. Sa chambre devient alors une pièce dédiée à son idole : Rafael Nadal. « J’avais mis plein de posters avec différents joueurs. Au fil des années, il n’y avait plus que Nadal. Ça a eu un impact parce que dès que je rentrais dans ma chambre, je pensais à devenir comme eux. »

Je n’avais que des comportements négatifs

Loïs Boisson

Mais tout n’était pas encore gagné. Son caractère de « mauvaise perdante », comme elle l’avoue elle-même, a empêché certaines personnes de croire en elle. « Il y a eu pas mal de jets de raquette, je parlais mal, je n’avais que des comportements négatifs. J’ai entendu dire que mon comportement n’était pas adéquat avec la carrière que je pouvais espérer. »

Partie à Lyon à seulement 16 ans, celle qui n’est encore qu’une adolescente parvient à changer de mentalité et à engranger des victoires. En 2024, elle obtient même le sésame tant attendu : une invitation pour participer à Roland-Garros. Mais deux semaines avant le grand jour, son rêve s’écroule. Loïs Boisson se blesse et le diagnostic tombe : une rupture des ligaments croisés l’éloigne des courts pour plusieurs mois.

Une descente aux enfers débute. « Pour moi, je n’allais pas rejouer au tennis. Je me suis dit que c’était mort. » Clouée au lit, la sportive de haut niveau imagine déjà mettre un terme à sa carrière. Mais ses rendez-vous avec une psychologue vont lui faire changer d’avis. « Au départ, je ne voulais pas travailler avec quelqu’un. Finalement, cela a été un très bon choix. Elle m’a aidé à accepter cette blessure et à connaître mon corps », admet-elle.

Une bulle loin de l’effervescence médiatique

Se surprenant elle-même, Loïs Boisson revient plus forte que jamais, avec un physique plus musclé et un caractère « plus calme, plus posé ». 2025 sera finalement son année. Obtenant de nouveau une wild card pour Roland-Garros, la spécialiste de la terre battue franchit une à une chaque étape, à partir du 27 mai. Alors 361ᵉ mondiale, elle bat ses trois adversaires aux qualifications. De là, commence la folie Boisson : elle crée l’exploit en huitièmes de finale contre la n°3 mondiale, Jessica Pegula. Même résultat quelques jours plus tard contre la n°6, Mirra Andreeva.

Son improbable parcours s’est finalement heurté à l’expérience de Coco Gauff en demi-finale. Mais, dans sa bulle, Loïs Boisson ne se doute alors pas un seul instant de l’engouement qu’elle a suscité. « Je n’avais pas mon téléphone », explique-t-elle au micro d’Hélène Mannarino. Loin de l’effrayer, cette notoriété soudaine ne lui fait pas perdre son sourire. « C’est un changement, il va falloir s’y habituer. On me demande des photos dans la rue mais, en vrai, la vie n’a pas changé », philosophe-t-elle.

Celle qui assume son statut d’espoir du tennis français assure pourtant ne pas ressentir de « pression particulière ». Elle garde son rêve en tête : « Mon objectif, ce n’est pas d’être 65ᵉ mondiale comme actuellement. C’est de gagner un Grand Chelem. » En attendant de soulever un trophée, les entraînements ont repris. Elle est engagée à partir de ce lundi 14 juillet dans le tournoi WTA 250 de Hambourg, où elle affrontera l’Autrichienne Julia Grabher (139ᵉ) pour son premier match.