Ils étaient partis dans le désert pour tenter de grimper sur le toit de l’Europe. Mais à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, l’AS Monaco basket a vu ses rêves de gloire brisés. La Roca Team a échoué, dimanche 25 mai, en finale de l’Euroligue masculine de basket, s’inclinant face aux Turcs du Fenerbahçe (70-81).
Deux ans après leur première participation au Final Four (dernier carré) de la compétition continentale, et une élimination en demi-finale, les hommes du Rocher sont encore trop justes. Comme l’an passé, où ils leur avaient barré l’accès au dernier carré, les joueurs du Fenerbahçe ont empêché les célébrations monégasques, remportant leur deuxième Euroligue (après 2017). Dans le pays du Golfe, les coéquipiers d’un Alpha Diallo qui a tout tenté (19 points) ne succéderont pas à Limoges, seul club du championnat de France à avoir triomphé au sommet de l’Europe, en 1993.
Les Monégasques n’étaient pas favoris en débarquant dans le désert émirati. « Je pense qu’on est arrivés ici en étant peut-être l’équipe la plus sous-estimée des quatre [qualifiés pour le Final Four], l’équipe dans laquelle on croyait le moins, relatait l’intérieur monégasque Mam Jaiteh après la demi-finale. Mais c’est une position qui nous plaît. A nous de continuer dans le même état d’esprit, d’avoir le même objectif et surtout de ne pas se relâcher. »
Et le début de la finale lui a donné raison. Meilleur marqueur de l’histoire de la compétition continentale et soliste fantastique tout au long de sa carrière, le vétéran américain Mike James n’a pas manqué son rendez-vous en finale. Au début, tout du moins. Deux gros tirs à trois points en début de rencontre ont permis aux Monégasques de faire la course en tête.
Le meneur de 34 ans avait pris date. « Si remporter l’Euroligue n’avait pas d’importance pour moi, j’aurais déjà pris ma retraite, confiait-il, dimanche dans L’Equipe. Il n’y a pas d’autre raison pour laquelle je joue encore. Je suis là pour gagner, c’est tout. » Avant cette finale à Abou Dhabi, le fantasque Américain était l’unique joueur membre du « Top 25 » de l’Euroligue – dévoilé à l’occasion du quart de siècle de la ligue semi-privée, cette saison – à ne pas avoir remporté le titre, malgré deux finales disputées (2016 et 2023). Il en a ajouté une troisième dimanche, sans plus de succès.
Mike James avait pourtant averti ses coéquipiers : pas question de célébrer la qualification pour la finale, vendredi, face aux favoris de l’Olympiakos Le Pirée – meilleur bilan de la phase de ligue. « Si on ne gagne pas cette finale, cela n’aura servi à rien. Qui se souvient de l’équipe qui a disputé la finale ? », avait-il martelé, selon le quotidien sportif, après avoir vaincu les partenaires du Français Evan Fournier (78-68). Son regard hagard, en toute fin de rencontre dimanche, en disait long sur son rêve envolé.
Des Monégasques maladroits mais combatifs
Après avoir bien débuté la finale, une partie hachée et placée sous le sceau des deux entraîneurs – Vassilis Spanoulis pour Monaco, et Sarunas Jasikevicius pour le Fenerbahçe –, tous deux anciennes gloires du basket continental, la Roca Team a davantage peiné dans le deuxième quart-temps. A la pause, les Monégasques étaient menés de 2 points (33-35).
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Dans une finale où aucune des deux équipes ne parvenait, au départ, à creuser le moindre écart, l’équipe du Rocher a passé la deuxième période à courir derrière les Turcs, dominateurs au rebond offensif. Maladroits mais combatifs, les coéquipiers d’Alpha Diallo ont vu l’équipe stambouliote leur infliger un 11-0 rédhibitoire en début de quatrième quart-temps. Et ne s’en sont jamais remis, dans une enceinte émiratie largement remplie de supporteurs turcs, en dépit des efforts de l’arrière international français Matthew Strazel (13 points). Retrouvant leur adresse dans le « money time » – notamment Marko Guduric (19 points) – , les joueurs du Bosphore ont maîtrisé la fin de rencontre, faisant du Lituanien Sarunas Jasikevicius le quatrième entraîneur à remporter le trophée après l’avoir soulevé comme joueur.
Pour le basket français – qui a regretté que la finale d’un club évoluant en championnat de France ne trouve pas de diffuseur en clair dans l’Hexagone –, il faudra attendre au moins une année de plus pour trouver un successeur (côté masculin) à Limoges, sacré il y a trente-deux ans. Si la Roca Team avait l’intention « d’écrire [sa] propre histoire pour faire en sorte de succéder » aux Limougeauds, comme l’avait tourné Mam Jaiteh avant la finale, l’équipe du Rocher devra recommencer la compétition en bas de la pente l’an prochain. Les hommes de la Principauté tenteront une nouvelle fois d’entrer dans la cour des grands, qui s’est refusée à eux dimanche à Abou Dhabi devant un parterre princier.