Emprisonné en Algérie depuis le 16 novembre dernier, l’écrivain critique du régime de Tebboune risque dix ans de prison ferme.
Des centaines de personnes, dont de nombreux politiques, se sont rassemblées mardi à Paris pour exiger sa libération.
Son sort sera décidé jeudi par un tribunal près d’Alger.
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Crise diplomatique entre la France et l’Algérie
Autour du portrait de Boualem Sansal dans le 7ᵉ arrondissement de Paris, mobilisation générale pour réclamer sa libération. Ce mardi, des centaines de personnes ont participé au rassemblement de soutien à l’écrivain franco-algérien, emprisonné en Algérie. Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, ont tenu à y participer côte à côte. « C’est important pour nous d’être ensemble pour montrer notre solidarité », commente Yaël Braun-Pivet.
Boualem Sansal est emprisonné en Algérie depuis la mi-novembre après des déclarations, dans un média français réputé d’extrême droite, où il reprenait la position du Maroc selon laquelle son territoire aurait été tronqué, en faveur de l’Algérie, par la puissance coloniale française. « Je connais personnellement sa fille, qui habite à Prague, et elle n’a aucune nouvelle. C’est elle qui m’appelle pour me dire ‘est-ce que tu as des nouvelles de papa ?' », rapporte l’écrivain franco-algérien Kamel Bencheikh, interrogé sur place. « On ne peut pas avoir une détention plus arbitraire que celle-là », regrette-t-il dans le reportage en tête de cet article.
La semaine dernière, le parquet algérien a requis dix ans de prison ferme à l’encontre de Boualem Sansal, âgé de 80 ans selon son éditeur français Gallimard, accusé d’atteinte à l’intégrité territoriale de l’Algérie. « On n’enferme pas les écrivains, on n’enferme pas les libre-penseurs », a réagi l’eurodéputé Raphaël Glucksmann. « Est-ce qu’une nation peut se permettre d’emprisonner un homme pour régler ses comptes avec une autre nation ? », a également interrogé la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen.
Son sort connu jeudi
Invité également sur scène, l’ancien Premier ministre et chef de file des députés macronistes Gabriel Attal a annoncé que la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale avait décidé d’inscrire à l’ordre du jour une proposition de résolution européenne appelant à la libération immédiate de Boualem Sansal. « Dix ans de prison, pour un homme malade de 80 ans, c’est sa tête qui est demandée », s’est ému le patron de Renaissance, redoutant une « parodie » de justice.
« Boualem, sa seule faute, c’est d’avoir un esprit libre », a de son côté estimé Bruno Retailleau. Le sort de l’écrivain franco-algérien sera décidé jeudi par un tribunal près d’Alger.