L’homme mis en examen après la mort d’un gendarme à Mougins (Alpes-Maritimes) lundi soir avait déjà 10 condamnations à son casier judiciaire et avait été interpellé deux fois pour conduite en état d’ivresse et/ou sous stupéfiants, a indiqué jeudi 28 août le parquet de Grasse.
« L’ensemble des peines auxquelles il a été condamné ont été exécutées », a insisté le parquet dans son communiqué publié jeudi, en précisant que sur ces 10 condamnations « six concernent des infractions à la circulation routière, les quatre autres étant des atteintes aux personnes ».
L’homme de 39 ans avait notamment été condamné le 9 mai 2018 par le tribunal de Grasse à deux mois d’emprisonnement « exécutés sous la forme d’une détention à domicile sous surveillance électronique » pour conduite en état d’ivresse et sous stupéfiants.
Il avait également été interpellé le 23 septembre 2023 pour conduite en état d’ivresse, une infraction pour laquelle sa condamnation à une suspension de permis de quatre mois et 600 euros d’amende allait lui être officiellement notifiée le 12 septembre, dans deux semaines.
« La France a tué mon mari par son insuffisance »
Mercredi, lors d’une cérémonie à Mandelieu-La Napoule, où était basé le peloton motorisé auquel appartenait son mari, Harmonie Comyn, la veuve du gendarme, avait accusé la France d’avoir tué son époux : « La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance », avait-elle lancé.
« Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos législateurs ouvriront véritablement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? Combien de morts avant que ces assassins soient véritablement punis ? », avait-elle poursuivi.
Le drame s’était produit vers 20 h 40 lundi, quand une personne à bord d’une BMW noire avait refusé un contrôle, selon la gendarmerie. Le véhicule avait violemment percuté Eric Comyn alors qu’il procédait avec ses collègues à un banal contrôle routier à une bretelle de sortie de l’autoroute A8.
Adjudant membre du peloton motorisé de gendarmerie, il était âgé de 54 ans et père de deux enfants. Arrêté à Cannes vers 4 heures dans la nuit de lundi à mardi, soit environ huit heures après les faits, le suspect présentait un taux d’alcoolémie positif. Il a été ensuite présenté à un juge d’instruction, mis en examen, notamment pour « meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique », et placé en détention provisoire, avait indiqué le parquet de Grasse mercredi soir.