Le Vatican observera neuf jours de deuil après la mort du pape François à partir de samedi, jour de ses obsèques, a-t-il annoncé dans un communiqué, mercredi 23 avril dans la soirée. Au cours de ces « novemdiales », des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à la basilique Saint-Pierre jusqu’au dimanche 4 mai.
Le cercueil ouvert en bois clair accueillant le corps du pape François, capitonné de rouge, est arrivé sur la place Saint-Pierre du Vatican, mercredi matin, accompagné par les applaudissements des fidèles. Dès 8 heures, ils étaient des centaines à s’être rassemblés avec l’espoir de pouvoir rendre un dernier hommage au souverain pontife au sein de la basilique monumentale.
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. Il a été positionné devant le maître-autel de la basilique, surplombé de l’impressionnant baldaquin en bronze, chef-d’œuvre du Bernin. En rupture avec la tradition, le cercueil ne repose pas sur un catafalque, mais est posé à même le sol, à la demande expresse de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.
Les chants du chœur de la chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège lors du transfert. Le cercueil ouvert du pape François a quitté, peu après 9 heures, la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu’à sa mort.
Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes. Marchant au pas, la lente procession s’est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l’imposante basilique. Pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11 heures à minuit), jeudi (de 7 heures à minuit) et vendredi (de 7 heures à 19 heures).
La gendarmerie vaticane et les carabiniers tout autour de la place Saint-Pierre
Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après la mort de son prédécesseur, Benoît XVI, le 31 décembre 2022, 200 000 personnes s’étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50 000 fidèles.
Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures. Des agents en uniforme filtrent la circulation, fouillent les sacs à dos. Les fidèles doivent se soumettre à des contrôles de sécurité semblables à ceux d’un aéroport pour accéder à la place Saint-Pierre, en plaçant leurs effets personnels dans des scanners à rayons X.
Des groupes de policiers en uniforme montent la garde aux différentes entrées et surveillent les files d’attente. Au total, environ 2 000 membres des forces de l’ordre sont en permanence déployés dans la zone. La gendarmerie vaticane et les carabiniers italiens sont eux aussi présents tout autour de la place Saint-Pierre. « Nous sommes sur le pont depuis lundi et les prochains jours s’annoncent très difficiles », a confié à l’Agence France-Presse un membre de la garde suisse, chargée de la sécurité du pape.

Une zone d’exclusion aérienne au-dessus de Rome est déjà en place, en vigueur vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Des unités antidrones spéciales ont été déployées avec des brouilleurs d’ondes pour bloquer toute activité suspecte.
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Des avions de chasse sont prêts à décoller en cas d’urgence et depuis les toits des immeubles de la rue de la Conciliation, qui mène à la place Saint-Pierre, jusqu’à la colline du Janicule, sont déployées des unités spéciales de la police et des carabiniers, avec des tireurs d’élite. Au-dessus du centre historique bourdonnent également sans discontinuer des hélicoptères de la police nationale.