Le nourrisson retrouvé blessé par terre dans un service de néonatalogie du CHU de Lille est mort d’un traumatisme « compatible avec une chute au sol », a déclaré vendredi 18 juillet le parquet de Lille, confirmant qu’un enfant a été vu près du berceau au moment des faits.
Selon les premiers éléments de l’enquête, « le nourrisson est décédé d’un traumatisme cranio-encéphalique très sévère, compatible avec une chute au sol », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) la procureure de la République de Lille, Carole Etienne.
Les faits se sont déroulés le 11 juillet en fin de matinée au sein du service néonatologie de l’hôpital Jeanne de Flandre, l’une des principales maternités de la région : une petite fille de 5 jours, née prématurée, a été retrouvée inerte au sol dans une chambre de soin. Elle est morte mardi.
Confirmant les déclarations de la famille du nourrisson, qui a pointé le comportement perturbateur du frère d’un autre bébé hospitalisé dans le service, la procureure confirme qu’un « enfant de 6 ans, membre d’une autre famille, a effectivement été vu à proximité du berceau et de l’enfant au sol ». L’enquête ouverte pour « recherche des causes de la mort (…) se poursuit par de nombreuses diligences et auditions », a précisé le parquet.
Un « appel à témoins » lancé
Le centre hospitalier, évoquant dans un communiqué de presse mercredi « un événement exceptionnel particulièrement grave et bouleversant, non lié aux soins », a pris « des mesures de stricte limitation des visites au sein des unités de néonatologie » et mis en place un soutien psychologique. La famille du nourrisson, qui n’a pas encore décidé de porter plainte ou non, a appelé l’hôpital à « assumer sa responsabilité » pour que « cela n’arrive plus jamais ».
Elle déplore notamment « la vétusté des locaux », a déclaré une cousine du père du bébé, Karima Farhi, soulignant que les infirmières ne disposent pas de vitre permettant de surveiller en permanence des enfants hospitalisés loin de leurs mères et confiés à leur responsabilité.
Elle souligne en outre que « le personnel médical avait été prévenu » du « comportement anormal depuis plusieurs jours » du garçonnet, déjà vu à proximité de la petite Zayneb, « qu’il appelait “ma poupée” ». Ce qui n’a pas empêché sa présence dans le service le 11 juillet en fin de matinée alors que les visites n’y sont autorisées qu’à partir de midi, selon elle.
La famille a lancé vendredi un « appel à témoins » aux parents dont les enfants ont été hospitalisés à Jeanne de Flandre, et « qui ont pu constater ou vivre le manque de sécurité et de surveillance des bébés », les appelant à contacter le parquet de Lille.