Alors qu’il pourrait être censuré mercredi par l’Assemblée nationale, Michel Barnier a tenté, une dernière fois, de faire pencher la balance en sa faveur au 20H de TF1 et de France 2.
Le Premier ministre a notamment expliqué, ce mardi, pourquoi les discussions ont échoué avec les partis de gauche et le Rassemblement national.
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Motion de censure : le gouvernement Barnier ne tient plus qu’à un fil
Le gouvernement pourrait vivre ses dernières heures. Après avoir engagé sa responsabilité sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, l’exécutif fait face à deux motions de censures, l’une à l’initiative des quatre partis constituant le Nouveau Front populaire et l’autre déposée par le Rassemblement national. Alors que le vote est prévu ce mercredi, et pourrait précipiter la chute d’un Premier ministre pour la première fois depuis 1962, Michel Barnier a tenté d’expliquer, au 20H, pourquoi les négociations avec ces formations politiques avaient échoué. Cela étant dit, il espère toujours « que la motion de censure ne soit pas votée » et qu’il y ait un « réflexe de responsabilité ».
Concrètement, selon le locataire de Matignon, Marine Le Pen « a essayé d’entrer dans une forme de surenchère ». La cheffe de file des députés RN a « dit ‘c’est la non-indexation des retraites ou les médicaments' », affirme-t-il, ce mardi. « J’ai trouvé un accord avec mes équipes pour les médicaments et puis, quand je lui ai dit ça, elle m’a dit qu’il fallait aussi les retraites », ajoute-t-il. « Je ne veux pas rentrer dans le chantage, ce n’est pas mon état d’esprit. J’essaie d’être sérieux, raisonnable, d’apporter des progrès », souligne celui qui est connu pour avoir piloté les négociations du Brexit. « Les parlementaires RN, je les respecte comme je dois respecter 11 millions de concitoyens qui ont voté pour eux, et je dois essayer de comprendre pourquoi ils ont voté pour eux », précise-t-il encore.
Il n’y a pas beaucoup de discussion possible
Il n’y a pas beaucoup de discussion possible
Michel Barnier
Pour autant, Michel Barnier assure que toutes les formations politiques sont logées à la même enseigne. « Je respecte tous les groupes », assène-t-il. Mais, selon lui, les négociations ont rapidement tourné court avec les représentants du Nouveau Front populaire (NFP), et à plus forte raison les Socialistes. « Je suis arrivé dans ce bureau. J’ai appelé mes amis politiques. Puis dans l’heure qui a suivi, j’ai appelé deux ou trois dirigeants du PS, notamment M. Faure et M. Vallaud. Ils m’ont dit qu’ils ne voulaient pas me voir maintenant et que, de toute façon, ils voteraient la censure. Ils m’ont dit ça avant même que j’ouvre la bouche », allègue le Premier ministre. « Et puis, quand ils viennent me voir, ils me présentent une lettre qui est quasiment le programme du NFP ; il n’y a pas beaucoup de discussion possible », explique-t-il.
Même si la chute de son gouvernement semble inévitable – tant le rapport de force semble défavorable -, le natif de La Tronche en Isère dit « rester à l’écoute ». « Et si je dois rester Premier ministre, ma porte sera ouverte pour améliorer ce budget qui n’est pas parfait. Il y a plein de sujets pour les mois qui viennent », glisse-t-il.
Le débat puis le vote des motions de censure doit débuter mercredi, à partir de 16h, à l’Assemblée nationale.