Le moustique-tigre, baptisé ainsi pour ses rayures, pourrait aussi devoir son nom à la crainte animale qu’il provoque. Il est le vecteur des virus de la dengue, de Zika et du chikungunya. A La Réunion, où l’épidémie de cette dernière maladie est à son pic, les hôpitaux sont en état d’alerte et six décès ont été comptabilisés depuis le début de l’année, a annoncé, mercredi 16 avril, Santé publique France. Cent vingt militaires vêtus de blanc et armés de pulvérisateurs ont été mobilisés dans une grande campagne de démoustication. En métropole, on redoute le retour, avec celui de la chaleur, de cet importun.
Le moustique-tigre ne cesse d’étendre son territoire toujours plus au nord. Cette conquête est un marqueur du réchauffement climatique mais aussi de l’urbanisation galopante, tant l’insecte s’adapte promptement à nos habitats. Dans Le Monde, qui suit sa progression, il va ainsi passer du statut de danger exotique à celui de péril de voisinage.
Le quotidien va à l’occasion confondre ou assimiler le moustique-tigre, Aedes Albopictus de son nom latin, à son cousin Aedes Aegypti, très ressemblant et porteur des mêmes maladies. Jusqu’en 1996, c’est d’ailleurs à lui, l’Aedes Aegypti, qu’on fait référence pour l’accabler des maux partagés par les deux membres du sous-genre (et on s’épargnera ici les différentes orthographes savantes de la même bestiole). Des journalistes, très avisés ou au contraire très peu versés dans l’entomologie, l’appelleront génériquement aedes tout court ou stegomyia au fil des articles.
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