Quand il présidait encore Les Républicains (LR), entre 2022 et 2024, Eric Ciotti n’oubliait jamais de signaler qu’il était le seul député de son parti encore élu, aux élections législatives, dans une ville de plus de 100 000 habitants – dans la 1re circonscription des Alpes-Maritimes, à Nice. Le constat d’un parti porté disparu des grandes agglomérations vaut aussi pour les élections municipales. Avec 150 000 habitants, Nîmes est la plus grande ville actuellement dirigée par un maire LR, Jean-Paul Fournier. En 2022, LR a perdu Toulouse, quatrième ville française, après le départ de Jean-Luc Moudenc, fâché par le « positionnement très droitier » de sa formation. Dans un entretien au Figaro, en 2020, ce centriste démocrate-chrétien, comme il se définit lui-même, regrettait d’entendre « certains amis crier haro sur les métropoles » et que celles-ci soient considérées comme « définitivement acquises à la gauche ou à Emmanuel Macron, éventuellement à EELV [Les Ecologistes] ».
Si la droite reste aux manettes à Toulouse, à Nice, avec Christian Estrosi (Horizons), et à Saint-Etienne – Gaël Perdriau, mis en cause par la justice, a cependant été exclu de LR en 2022 –, elle a perdu Bordeaux et Marseille lors des municipales de 2020, après une hégémonie respective de soixante-treize ans et de vingt-cinq ans. Depuis la prise de Paris en 2001 par le socialiste Bertrand Delanoë, la sociologie est convoquée pour expliquer ce déclin électoral. « Nous assistons à une boboïsation des villes », avançait auprès du Monde Brice Hortefeux, en 2020.
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