Au téléphone, il y a celui qui joue le maître zen, s’emploie à garder un ton neutre et une élocution lente pour nous répéter qu’il n’a « pas peur de tenir la distance ». Rémi Féraud, candidat soutenu par la maire sortante, Anne Hidalgo, pour l’investiture aux municipales 2026 à Paris, sait qu’il a besoin de quelques tours de piste supplémentaires avant le sprint final de la primaire pour « fendre l’armure », selon ses mots, et convaincre les militants.
Au bout de l’autre ligne, il y a celui qui se prépare depuis plus de quatre ans, ex-premier adjoint et ex-favori de la maire, et ne peut réfréner ni son agacement ni son débit de parole en apprenant que la date de la primaire va encore être repoussée. Emmanuel Grégoire a beau être un marathonien, il peut bien finir par s’essouffler si l’horizon de la ligne d’arrivée ne cesse de reculer au gré, selon lui, d’« arguments pas du tout convaincants ».
Il a d’abord été question du 13 mars pour départager les deux hommes. Jusqu’à ce que la première secrétaire fédérale du Parti socialiste (PS) et adjointe à la maire, Lamia El Aaraje, explique mi-janvier qu’en fait, non, il ne s’agissait que d’« une possibilité » et que, tout compte fait, les choses étaient plus compliquées que cela et qu’avec le vote du budget au Parlement et celui des motions de censure, il était urgent d’attendre.
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