En juillet dernier, un zoo de Thaïlande a multiplié sa fréquentation par deux avec la naissance d’un hippopotame pygmée.
Cette femelle baptisée Moo Deng est rapidement devenue une star, avec des produits dérivés à son effigie.
Mais si l’hippopotame nain fascine autant, c’est en partie parce qu’il est en voie critique d’extinction, rappelle le 20H de TF1.
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LE WE 20H
Elle est désormais âgée de trois, mois et sa popularité ne faiblit pas. Moo Deng, cet hippopotame pygmée, suscite toujours autant d’émotions depuis sa naissance dans ce zoo de Thaïlande, où les visiteurs peuvent attendre des heures pour le prendre en photo. « Je l’avais vu sur TikTok et je voulais le voir en vrai. Il est tellement mignon quand il bouge », témoigne un touriste dans le reportage de TF1 ci-dessus.
Son incroyable bouille a ému la planète entière. Sur les réseaux sociaux, Moo Deng est devenue une star, avec des produits dérivés à son effigie… que certains se sont même tatoué sur la peau. Si l’hippopotame nain fascine autant, c’est aussi qu’il est en voie critique d’extinction, et donc très difficile à observer dans son milieu naturel en Afrique de l’Ouest.
C’est le cas dans la réserve naturelle de Gola, en Sierra Leone , l’un des quatre pays au monde où il est encore possible d’observer l’animal à l’état sauvage (avec le Liberia, où vivent la majorité des individus recensés, la Côte d’Ivoire et la Guinée). Trois rangers escortent notre équipe, gardiens de cette forêt et incollables sur la faune. Dans la forêt tropicale de Gola, le sanctuaire des hippopotames pygmées, il faut parfois plusieurs mois pour avoir la chance d’en observer ne serait-ce qu’un.
Après de longues heures de marche, les rangers ne repèrent toujours aucune trace de l’animal. « La dernière fois que j’en ai vu un, c’était l’année dernière », témoigne un des gardiens en approchant d’une rivière. « C’est très difficile de les voir, car ils sont vraiment insaisissables, très silencieux », décrit-il. Les rangers ont installé des caméras de surveillance là où les hippopotames ont été aperçus, obtenant des vidéos que l’on peut retrouver en tête de cet article.
Animal nocturne et furtif
L’hippopotame pygmée, par rapport à son cousin dit commun, plus répandu, est bien plus petit. Choeropsis liberiensis, de son nom savant, « a une plus petite tête avec de tout petits yeux », explique un de nos accompagnateurs, « ils vivent sous l’eau et sortent uniquement la nuit et très tard le soir pour se nourrir ». L’animal est effectivement très silencieux, malgré une masse respectable : un mâle adulte peut frôler les 300 kilos.
En quarante ans, la population d’hippopotames pygmées a été divisée par dix. En Sierra Leone, il n’en reste plus qu’une dizaine. La déforestation, la guerre civile dans cette région à la fin des années 90, ont accéléré leur disparition. Les hippopotames sont aussi des victimes collatérales du braconnage. La nuit, les chasseurs les confondent avec les singes qu’ils traquent pour se nourrir. « Il faut sensibiliser les communautés », insiste un des rangers, « si nous ne sommes pas présents, les habitants tuent les animaux ».
Il n’y a pas de sanctuaire pour les hippopotames pygmées. Ils doivent leur survie aux 350 zoos à travers le monde où l’on peut les observer. Et à la volonté des gouvernements, en Afrique de l’Ouest, de développer des réserves naturelles pour les protéger.