En matière industrielle, la souveraineté d’un pays est essentielle, et plus encore lorsqu’il s’agit de secteurs sensibles. C’est le cas pour les équipements électroniques comme les semi-conducteurs, domaine où une PME française, NanoXplore, conçoit des composants programmables destinés à l’industrie spatiale. Ces composants, dits « FPGA », destinés notamment aux ordinateurs de bord des satellites, ont pour particularité de résister aux radiations.
« Nous sommes sur un marché de niche qui nous permet d’exister face aux géants américains tels Intel, AMD ou Microchip, sinon ce serait impossible », reconnaît Edouard Lepape, qui dirige depuis onze ans cette société sans usine, fondée en 2010 par son père, Olivier Lepape. Les composants sont fabriqués chez STMicroelectronics, à Grenoble et à Rennes.
En 2014, un premier contrat de 3 millions d’euros avait été signé avec le Centre national d’études spatiales (CNES), permettant à l’entreprise de démarrer. Depuis, elle est soutenue par différents organismes, comme la Direction générale de l’armement (DGA) et l’Agence spatiale européenne, en raison de son caractère stratégique. Et bénéficie de nombreux financements. « C’est une question de montée en indépendance vis-à-vis de la Chine et des Etats-Unis, estime Jean-Claude Souyris, directeur adjoint technique et numérique au CNES. Ainsi, en quinze ans, l’entreprise a acquis une expérience quasi unique en Europe. Ce qui lui a permis de se positionner sur les missions scientifiques, de défense, et sur la nouvelle génération des satellites de télécommunications. »
Rentabilité de 20 % à 30 %
Ses composants équipent notamment le télescope James-Webb, lancé en décembre 2021, et le système de radioguidage Galileo, entré en service en 2016. Et ses clients, au nombre d’une cinquantaine, sont les principaux acteurs du spatial, comme Airbus Defence and Space, Thales Alenia Space et OHB, mais aussi le missilier MBDA.
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