- Les antidépresseurs ne doivent pas s’arrêter n’importe comment.
- Il est recommandé de les diminuer de façon progressive.
- Vincent Valinducq souligne l’importance du suivi psychologique.
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Bonjour ! La Matinale TF1
Une étude confirme qu’il est possible d’arrêter les antidépresseurs, mais pas n’importe comment. « On peut être inquiet sur les effets indésirables, sur la durée du traitement, on a parfois l’impression qu’on va le prendre à vie, que ça va être difficile à arrêter »,
indique le docteur Vincent Valinducq dans « Bonjour ! La Matinale TF1 ». En France, 7 millions de personnes prennent des antidépresseurs, mais comment les arrêter sans risquer la rechute ? Une étude a été publiée dans la revue Lancet Psychiatry
. Les chercheurs ont sélectionné plus de 70 cliniques avec environ 17.000 patients. « Ils ont regardé, chez ces 17.000 patients, quels moyens avaient été mis en place pour arrêter le traitement par antidépresseur »
, explique le médecin. Plusieurs schémas ont été étudiés : l’arrêt brutal, une diminution rapide (en moins de quatre semaines), une réduction de la dose, une poursuite du traitement même si le patient allait mieux. La présence ou l’absence de soutien psychologique a aussi été considérée.
L’arrêter après plusieurs mois sans symptôme
Le risque de rechute a été analysé en fonction du schéma adopté pour savoir quelle était la meilleure solution pour arrêter un antidépresseur. « Le fait d’avoir une diminution progressive de l’antidépresseur associée à un soutien psychologique n’engendrait pas plus de rechutes de la pathologie que celui qui continuait son traitement »,
indique Vincent Valinducq. En France, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande d’envisager d’arrêter un traitement antidépresseur « lorsque le patient n’a plus les symptômes depuis au moins six, neuf, douze mois. On va regarder cet état d’amélioration, quand le patient va mieux sur une période assez prolongée, on va pouvoir envisager avec le patient d’arrêter ce traitement »
, ajoute le médecin. La HAS conseille également que cet arrêt soit progressif, avec un suivi médical sur plusieurs semaines ou mois. Certains pays sont en avance sur la France. « En Norvège, ils ont mis en place des consultations de déprescription. Aux Pays-Bas, ils ont déjà mis en place une diminution avec des formes de minidoses pour se rapprocher de zéro dose »,
explique-t-il.
L’accompagnement psy est essentiel
« Si vous, actuellement, vous prenez un antidépresseur, la règle, c’est de ne jamais arrêter brutalement votre antidépresseur »
, rappelle le médecin. Parfois, les patients se sentent bien et se disent soudainement qu’ils n’ont plus de problème et qu’ils peuvent arrêter. « C’est une erreur, vraiment. Ça doit être fait de manière accompagnée par votre médecin, de manière très progressive. On le fera en fonction de vos antécédents, de votre profil »,
indique le docteur. Enfin, l’étude du Lancet Psychiatry
a souligné un autre point important : « c’est que l’accompagnement psychologique est essentiel pendant le traitement, mais aussi après l’arrêt du traitement »
, conclut Vincent Valinducq.









