Des chutes de neige ont été observées sur des endroits très localisés ce weekend, alors même qu’elles n’étaient pas annoncées.
Ce fut le cas dans une ville de Seine-et-Marne, en Côte-d’Or, dans le Loiret ou encore dans l’Essonne.
Un phénomène météorologique particulier était à l’œuvre, appelé « neige industrielle ».
De blancs flocons en plein mois de décembre, l’image ne semble avoir rien d’extraordinaire. Lorsque cela concerne des endroits très localisés, ces chutes de neige interrogent. Ce weekend, dans certaines villes en plaine, en région parisienne, mais aussi, en Côte d’or ou encore dans le Loiret, la météo a surpris les habitants. Bien qu’aucune perturbation n’était annoncée, la neige s’est invitée et a recouvert les habitations. Un phénomène difficile à prévoir, nommé « neige industrielle », et lié à la pollution aux particules fines.
Une neige qui n’est pas nocive
Effectivement, cette « neige industrielle » tombe lorsque la température est inférieure à 2 °C et qu’il n’y a pas de vent. Cela provoque « une forte inversion de température », explique Météo France sur son site internet, avec un air froid et humide, plus « lourd » que l’air chaud, qui reste bloqué près du sol. Cet effet couvercle empêche la dispersion de l’humidité et de la pollution, ce qui forme souvent du brouillard en hiver.
Mais quand la pollution est forte, qu’elle soit liée aux industries, au chauffage ou aux transports, celle-ci vient renforcer l’humidité de l’air ambiant. Elle crée alors de petites particules solides, appelées « noyaux de condensation ». « Par température négative et en l’absence de vent, la vapeur d’eau se fixe sur ces noyaux, gèle et se transforme en neige », indique encore Météo France, provoquant les chutes de neige industrielle observées ce weekend.
Selon le météorologue de TF1/LCI, Guillaume Woznica, ce phénomène pourrait se reproduire en fin d’année, notamment ce lundi 30 décembre, « sur le sud du Rhône ». Cela est néanmoins difficile à prévoir, rappelle Météo France, puisqu’il est compliqué « de bien prévoir la persistance des conditions anticycloniques froides et humides nécessaires à sa formation » mais aussi parce que la pollution provoquée par les activités humaines n’est pas prise en compte dans les modèles météorologiques.
Si elle est liée à la pollution aux particules fines, la neige industrielle n’est pas considérée comme nocive, à condition de ne pas l’ingérer et d’éviter de la manipuler. « Il vaut mieux fouler aux pieds la pollution que la respirer », relativisait en 2016 auprès de l’AFP Yves Grégoris, alors directeur interrégional de Météo-France à Strasbourg.