La longue façade en briques rouges se détache dans le brouillard de ce matin glacial de janvier. Sur deux étages, les contours des fenêtres sont joliment maçonnés dans un béton imitant le tuffeau, la pierre claire emblématique des constructions locales. L’usine, sortie de terre en 2024 dans la zone d’activités de Beaulieu-sur-Layon (Maine-et-Loire), tout près des vignobles d’Anjou, ressemble à une manufacture à l’ancienne, comme au temps de la révolution industrielle triomphante. C’est voulu. « Une usine, ça doit être beau, la nôtre a été construite en briques pour cela. Les usines d’aujourd’hui en tôle et en verre qui ressemblent à des hangars standardisés, personne n’a envie d’y travailler ou d’habiter à côté », explique Nicolas Cruaud. Baskets et barbe en broussaille, le presque trentenaire (29 ans) est le président et cofondateur de Néolithe, une start-up industrielle qui entend bouleverser le monde du traitement des déchets.
A l’heure où l’industrie connaît de nouvelles difficultés en France, l’histoire de Néolithe détonne. Créée en 2019, l’entreprise ne cesse de se développer. Elle a déjà réalisé quatre levées de fonds pour un total de plus de 80 millions d’euros, et deux autres sont encore prévues dans les prochains mois. Soutenue entre autres par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie et Bpifrance, elle a passé le cap industriel avec la construction de sa nouvelle usine près d’Angers : 6 000 mètres carrés de bâtiments qui abritent, en plus de son siège social, une unité de traitement de 10 000 tonnes de déchets par an. Et à quelques centaines de mètres de la bâtisse, l’ouverture est déjà programmée pour 2026 d’une nouvelle unité de traitement – de 100 000 tonnes de déchets par an cette fois – ainsi que d’un centre de recherche.
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