Alors que Marine Le Pen termine son déplacement en Nouvelle-Calédonie, un an après avoir rompu avec la doctrine historique du Rassemblement national (RN) qui s’opposait à toute hypothèse de référendum sur l’indépendance, l’historien Nicolas Lebourg, spécialiste des extrêmes droites, revient sur les évolutions du discours lepéniste sur le sujet.
Quelle place occupe la Nouvelle-Calédonie dans le logiciel du Front national [devenu le Rassemblement national] ?
L’imaginaire algérien structure tout le rapport à la Nouvelle-Calédonie. Quand Jean-Marie Le Pen arrive à Nouméa, en 1985, pour la campagne des régionales, il porte son béret de parachutiste, renvoyant clairement à l’imaginaire de la bataille d’Alger. Il se rend aussi sur la tombe d’un de ses amis de l’époque du poujadisme, pied-noir venu ici après 1962 et symbolisant ainsi le lien entre les deux territoires : on est bien dans « la terre et les morts », cette façon de définir la nation depuis le théoricien nationaliste Maurice Barrès [1862-1923].
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