« Je fus frappé par l’absence de toute couleur. Le gris dominait tout, dévorait tout, recouvrait toutes les surfaces. » A quelques jours de la parution, le 10 décembre, du livre de Nicolas Sarkozy, Le Journal d’un prisonnier (Fayard), revenant sur ses trois semaines de détention, Europe 1 et Le Figaro en publient samedi 6 décembre quelques extraits.
Au premier jour de son incarcération, selon les extraits dévoilés par Europe 1, l’ancien président s’agenouille pour prier. « C’est venu comme une évidence », assure-t-il. « Je suis resté ainsi de longues minutes. Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice », poursuit-il, détaillant également ses discussions dominicales avec l’aumônier de la prison.
Le 25 septembre, l’ancien chef de l’Etat, aujourd’hui âgé de 70 ans, a été condamné en première instance à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour « association de malfaiteurs », et à une amende de 100 000 euros, dans le dossier libyen. Il a aussitôt fait appel et sera jugé à nouveau du 16 mars au 3 juin par la cour d’appel de Paris.
Au Figaro, Nicolas Sarkozy confie avoir « écrit au Bic sur une petite table en contreplaqué, tous les jours ». « Je donnais les feuilles à mes avocats, qui les donnaient à ma secrétaire pour les mettre au propre. J’ai écrit d’un seul jet et après ma libération, un lundi, j’ai terminé le livre dans les jours suivants », décrit-il.
« Il fallait que je réponde à cette simple question : “Mais comment en suis-je arrivé là ?” Que je m’interroge sur cette vie si étrange que la mienne, qui m’a fait passer par tant de situations extrêmes », explique-t-il.
Condamné définitivement dans deux autres affaires, celle dite des écoutes et Bygmalion, il réserve aussi dans ce livre quelques piques au personnel politique, dont Emmanuel Macron qui, selon Le Figaro, aurait « détourné le regard » de la condamnation et de l’emprisonnement de son prédécesseur.
Nicolas Sarkozy, numéro d’écrou 320 535 selon Le Figaro, décrit aussi sa détention et son alimentation à la prison parisienne de la Santé, faite de « laitage, barre de céréales, eau minérale, jus de pomme et quelques douceurs sucrées ».
L’ancien président, protégé en prison par deux officiers de sécurité, est resté enfermé dans sa cellule vingt-trois heures sur vingt-quatre, sauf à l’occasion des visites. « J’aurais donné beaucoup pour pouvoir regarder par la fenêtre, prendre le plaisir de voir passer les voitures », assure-t-il.









